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ne doit être remise à un temps éloigné, & bien moins encore toutes celles qui ont pour objet d’arrêter les progrès des eaux.


RÉPARER. Mot introduit dans la culture des arbres par M. de Schabol. C’est lorsque l’on a scié une branche, unir la plaie, en ôtant avec le tranchant de la serpette, toutes les bavures, les espèces d’esquilles, les petits lambeaux de l’écorce, occasionn&s par les dents de la scie. C’est à quoi il ne faut pas manquer, autrement la plaie ne se recouvriroit point, le bois sécheroit, & il s’y feroit un chancre. Aussitôt après on couvre la plaie avec de l’onguent de S. Fiacre.


RÉPERCUSSIFS, Médecine rurale. On nomme répercussifs les médicamens qui ont la vertu de repousser les humeurs qui se jettent sur une partie ou qui s’y feroient ramassées.

Leur emploi exige la plus grande attention, on ne doit y avoir recours que pour dissiper les légères inflammations récentes, empêcher le progrès des fluxions, & même prévenir leur naissance.

Ils sont aussi très-bien indiqués dans les plaies confuses récentes, avant le quatrième jour. Ils soulagent singulièrement les malades en calmant la douleur, & en procurant, le plus promptement possible, la résolution des ecchymoses, & des sucs épanchés dans l’interstice des fibres déchirées & meurtries par les contusions. On retire encore les plus grands avantages des répercussifs, dans les inflammations aux yeux, à la bouche, & aux testicules ; & comme l’observe très-bien M. Lieutaud, à toutes les parties externes, quand il n’y a pas à craindre que les humeurs se portent dans l’intérieur du corps. Enfin ils ont un heureux & prompt effet dans les fausses luxations, & quand on les applique sur le pied, dans le moment d’une entorse.

Ils sont au contraire contre-indiqués dans les affections cutanées, telles que la gale, la teigne, l’érésypèle, & les différentes espèces de dartres. Il y a encore une infinité de cas où ils sont proscrits. Galien & ses sectateurs veulent qu’on s’en abstienne, 1°. Lorsque l’humeur est virulente ou vénéneuse ; 2°. lorsque la tumeur se fait par crise ; 3°. quand le siége de la tumeur est près de quelque partie respectable par l’importance de ses fonctions ; 4°. quand l’humeur est tenace & visqueuse ; 5°. quand la matière est située profondément ; 6°. quand elle attaque les différens émonctoires.

Les répercussifs les plus usités sont, l’eau froide, la glace, la neige, l’eau vulnéraire, l’oxicrat, le cataplasme des quatre farines avec le vinaigre & l’huile rosat, la terre cimolée, une forte décoction de noix de cyprès, ou des balaustes dans du vin acerbe, l’eau où les maréchaux à forge éteignent le fer, l’eau vitriolique, l’eau alumineuse, le mucilage des semences de coing, les roses de Provins.

Enfin nous observerons que lors même que tous ces remèdes ne peuvent opérer la répercussion, ils ont les plus grands inconvéniens, peuvent causer la gangrène dans les phlegmons, en fixant l’humeur qui n’a pas assez de fluidité, & en suf-