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leur rendre le ton qu’ils avoient auparavant.

Il ne convient pas dans cette maladie de s’exposer sans nécessité à un grand froid, il faut également se préserver de trop de chaleur ; ceux qui s’enferment dans des chambres fort chaudes ne guérissent point, & comment y guérir ? ces chambres indépendamment du danger que l’on court en les quittant, enrhument en produisant une légère inflammation de poitrine.

Ce qu’il convient de faire quand la maladie & la saison le permettent, c’est de joindre au régime un exercice modéré, comme de se promener, de monter à cheval, d’aller en voiture &c. Souvent un rhume opiniâtre qui a résisté à tout les remèdes, cède à un régime & à un exercice convenables quand on les continue pendant le temps nécessaire.

Mettre les pieds dans l’eau tiède, se tenir au lit, boire de l’eau de gruau, dit M. Buchan, détruira plus promptement le spasme & rétablira plus surement la transpiration, que tous les frigorifiques échauffans des apothicaires ; voilà tout ce qu’il convient de faire pour un rhume simple ; & si on s’y prend de bonne heure, on manquera rarement de le guérir.

Nombre de gens tentent de se guérir d’un rhume en s’enivrant, cette expérience est téméraire, pour ne rien dire de plus, & ne peut être que celle d’un fou ; il est vrai qu’elle peut quelquefois réussir en rétablissant subitement la transpiration ; mais s’il y a quelques degrés d’inflammation, ce qui arrive souvent, les liqueurs fortes au lieu de diminuer le mal ne font que l’augmenter ; c’est ainsi qu’un rhume simple peut être changé en une fièvre inflammatoire ; d’autres prennent de la thériaque, des confections, des ratafias ; ces moyens sont également pernicieux ; la thériaque peut convenir dans les rhumes, & même dans la toux, mais c’est à la fin ; plutôt elle peut procurer une inflammation, soit de poitrine, soit de gorge, & quand on la prend à la fin du rhume, il faut qu’on ait peu soupé, & que le soupé soit digéré. Les apothicaires ne manquent jamais de faire prendre des loochs à leurs malades, ils sont utiles dans les seuls cas où il n’existe point d’inflammation, ou qu’elle est sur sa fin. Ils sont nuisibles pendant l’accroissement des maladies inflammatoires de la poitrine, dans la toux essentielle.

Sur la fin de l’année 1788, les habitant de presque toutes les provinces méridionales furent attaqués d’un catarrhe froid que l’on prenoit mal-à-propos pour un rhume. La thériaque, le vin vieux, l’infusion des fleurs de sureau, produisirent de très-bons effets, & les loochs & les sirops de mou de veau, les pâtes de guimauve, &c. prolongèrent la maladie, parce qu’ils n’étoient pas indiqués par la nature du mal.


RHUS. (Voyez Sumac)


RICIN ou PALME DE CHRIST. Tournefort le place dans la cinquième section de la quinzième classe, qui comprend les herbes à fleurs à étamines, séparées des fruits sur le même pied, & il le nomme Ricinus, vulgó Parma christi. Von-Linné l’appelle Ricinus communis, & le classe dans la monoécie monadelphie.

Fleurs mâles, séparées des femelles, mais sur le même pied ; les mâles portent un grand nombre d’étamines réunies par leurs filets B, attachées