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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1789, tome 8.djvu/787

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rable, on peut espérer deux coupes dans cette première année, & trois au moins dans les suivantes, si le sol convient à la plante, & s’il pleut dans le cours de l’été. Le galéga dont on peut labourer le pied chaque année est celui qui réussit le mieux & donne du fourrage en plus grande abondance. Dans tous les cas, si on laisse mûrir la graine sur pied, elle se sème d’elle-même, & attire la perpétuité de cette prairie artificielle.

Dans les cantons moins chauds que le bas-Dauphiné, la basse-Provence & le bas-Languedoc, il convient de semer le galéga après la récolte des blés comme on y sème les raves, le sarrasin ou blé noir ; mais je préfère pour ces cantons la culture du grand trèfle, & même celle du sainfoin, si on fait plusieurs coupes.

Le galéga ainsi cultivé en prairie artificielle, est pour le sol ce que sont toutes les prairies de ce genre ; c’est-à-dire, quelles le bonifient & le rendent susceptible de produire plusieurs récoltes consécutives de froment après qu’on les a détruites.

Les bœufs & les moutons font beaucoup de mal au galéga, parce que le cœur ou collet des racines est a fleur de terre & souvent au-dessus ; une fois broutée, la plante ne pousse plus de tiges que par des yeux secondaires, & elles sont toujours foibles. En total, le galéga est une bonne nourriture pour le bétail il est à propos d’observer que les feuilles se détachent facilement des tiges après quelles ont été coupées, & qu’on ne doit botteler & voiturer ce fourrage que lorsqu’il est un peu imprégné de rosée.


RUE DE MURAILLE ou SAUVE VIE. (Voyez Planc. XL, page 689.) Tournefort la place dans la première section de la seizième classe, dont les fleurs sont peu visibles, & dont les fruits naissent sur le dos des feuilles ; & il l’appelle ruta muraria. Von-Linné la nomme Adianthum ruta muriara & la classe dans la cryptogamie parmi les fougères.

Fleurs, ramassées par paquets sur la surface intérieure des feuilles, ainsi représenté en B B ; on n’est pas parvenu jusqu’à présent à découvrir l’organisation de ces feuilles ; tout ce que l’on peut appercevoir à l’aide du microscope, se réduit au quatre figures C, D, E, F. La figure C semble être une capsule ovoïde, fermée, liée à sa partie inférieure par un cordon composé de petits anneaux, lequel embrasse d’une extrémité à l’autre la capsule à laquelle il paroit être adhèrent. Les figures D, E, offrent la même capsule ouverte, & qui ne tient par la contraction du cordon annulaire qui reste attaché à la capsule par une portion de là longueur figure D, plus à la même capsule figure E, que par une de les extrémités. La poussière que la capsule répand, paroit au microscope un nombre de petites semences ovoïdes F.

Feuilles alternativement décomposées ; les folioles en forme de coin crénelées à leur bord, imitant en quelque sorte les feuilles de la rue.

Racine A, chevelue, menue, noirâtre.

Port. Les pétioles s’élèvent de la racine à la hauteur d’un pouce ou deux, ordinairement pliées en zigzag

Lieu. Les rochers, les murailles, la plante est vivace.

Propriétés. La racine a un goût un peu astringent ; les feuilles sont d’une