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fois son extrait, à l’usage ordinaire de la décoction, en observant que la poudre & l’extrait soient préparés dans les mêmes proportions de racine & de plante que la décoction, c’est-à-dire, un quart de plante, sur trois quarts de racine. Dans le cas d’ulcération au palais, il faut joindre l’usage de l’extrait à celui de la décoction, & s’abstenir de la poudre, qui irrite les ulcères sur lesquels on l’applique ; elle enflamme aussi la gorge de ceux qui la préparent, lorsqu’ils ne prennent pas des précautions contre cet inconvénient. Je donne la poudre, depuis un gros jusqu’à trois, à la dose d’un gros à la fois, puis une ou plusieurs fois par jour, & délayé dans la quantité d’eau qu’il faut pour pouvoir l’avaler : quant à l’extrait, on commence par en donner quelques grains, & on augmente ou l’on diminue la dose selon que les malades le supportent ; l’un & l’autre doivent toujours être aidés de la décoction qui fait la base de la cure : les deux pintes de cette décoction, faite comme il est prescrit, contiennent trois gros & demi d’extrait de consistance pilulaire.

Le régime qu’exige ce traitement se réduit à se priver de laitage, de crudités, d’alimens salés, épicés & chauffans, du café & même quelque fois du vin ; on peut vaquer à ses affaires en prenant ce remède, qui ne fatigue pas ; on en continue l’usage six semaines ou deux mois.

J’emploie aussi le même remède comme topique, soit en fomentation ou en cataplasme, & son extrait en forme d’emplâtre, relativement aux différentes indications curatives que présentent les circonstances.

Usages ; feuilles récentes depuis 4 onces, jusqu’à une livre en infusion dans deux livres d’eau, à prendre par verrées dans le jour… Feuilles sèches, depuis deux onces jusqu’à demi-livre en infusion dans deux livres d’eau, à administrer de la même manière… Racine récente, depuis demi-once jusqu’à une once & demie en infusion dans une livre d’eau. Racine sèche, depuis deux dragmes jusqu’à une once, en infusion dans la même quantité d’eau.

Dans les parties du nord de l’Europe où le savon revient très-cher, on emploie la saponaire pour blanchir le linge. En effet, lorsque l’on laisse tremper cette plante pendant plusieurs jours dans l’eau, on trouve cette eau gluante, douce au toucher ; elle devient presque aussi écumeuse, si on l’agite, que l’eau dans laquelle on fait dissoudre du savon. Si on fait bouillir la plante dans l’eau elle est encore bien plus savonneuse. Cette propriété étoit déjà connue par les anciens.


SARCLER, SARCLOIR. Sarcler, c’est enlever d’un champ, d’une vigne, d’un pré, d’un jardin, &c., les herbes parasites : si c’est pour des allées on se sert du sarcloir ou râtissoir, (Fig. 8 & 9 de la Planche V, page 347 du Tome VII.) À l’inspection d’un champ, d’une vigne, &c. on juge si le propriétaire est un bon cultivateur ; & le plus ou moins de mauvaises herbes annonce au premier coup d’œil si un jardinier est paresseux ou s’il aime son travail. En effet, quoi de plus dégoutant que de voir un bon fond à froment dévoré par les pavots sauvages, les nielles, les vesce sauvages &c. ; à coup sur la récolte en re-