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muns, & ils les écorcent quand il s’agît d’une vanerie trop recherchée.


Du Saule Marceau.

Aucun saule ne fournit d’aussi bons échalas que le marceau. Une fois écorcés & séchés pendant une année, leur qualité égale presque celle des échalas de châtaignier, sur-tout si le marceau n’a pas végété dans un terrain trop humide & un peu élevé. Sa culture est comme celle du saule ordinaire.


Du Saule de Babylone.

C’est le roi des saules par l’agrément de sa forme. Lorsqu’il est planté dans un bon terrain & naturellement frais, il végète avec force, pousse de longues branches d’où partent des rameaux longs de dix a douze pieds, guères plus gros que le canon des plumes d’un Paon, & très-chargés de feuilles. Ces rameaux pendans produisent un très-joli effet.

Rien n’est plus aisé de former avec ces branches & ces rameaux un joli cabinet de verdure, & très-pittoresque au coup-d’œil. On choisit une branche longue & forte que l’on fiche en terre à la manière du saule blanc, & on l’assujettit aussitôt contre un fort tuteur de 15 à 18 pieds de haut. Si on a un jeune pied enraciné, la végétation sera plus rapide, & on gagnera au moins une année. Pendant la première année on laisse à l’arbre la liberté de pousser tous ses rameaux, mais on choisit un ou deux des plus vigoureux que l’on lie doucement contre le tuteur. Ce sont la les deux branches qui dans la suite formeront la pyramide ou couronnement du cabinet. Après la première année, ou après la seconde, si la végétation a été foible pendant la première, on trace la circonférence que doit occuper le cabinet. Le pied de l’arbre forme le centre, & le rayon du cercle jusqu’à ce centre peut être de 12, 15 & 18 pieds ; de distance en distance on place à la circonférence des supports de six à huit pieds. À ces supports on en attache fortement d’autres qui viennent correspondre au fort tuteur du centre, contre lequel on les assujettit tous. Enfin, entre chacune de ces traverses on en établit de nouvelles & plus fortes, dont le nombre est multiplié suivant les besoins. C’est sur ces traverse ; que l’on attache & que l’on fixe doucement les rameaux inférieurs. Après avoir laissé au tronc une hauteur de 8 à 10 pieds, petit-à-petit les rameaux couvrent toute la superficie du cabinet, ils s’allongent & retombent le long des piquets de la circonférence. Les rameaux se multiplient au point qu’il ne reste plus de vide. Lorsque leur extrémité touche à terre, & qu’elle est alongée de 18 à 20 pouces, on en fait une couchée en terre où elle reprend racine. Les rameaux qui partent de l’extrémité de la couchée sont relevés contre les piquets de la circonférence, & garnissent de nouveau les côtés du cabinet. Le grand avantage de ces couchées est de servir de point d’appui contre les coups de vent. On peut voir à la pépinière royale de Lyon, un cabinet dans ce genre ; il fait l’admiration des amateurs.


SAVON BLANC. Puissant urinaire ; il cause des nausées, une douleur passagère dans la région épigastrique, peu de chaleur dans tout