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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/271

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auteurs & les praticiens ne sont pas exactement d’accord, qui est toujours due à des exercices violens, des travaux forcés, & à toutes les autres causes des inflammations, dont les symptômes sont les mêmes que ceux des maladies aiguës de la poitrine, & dont les suites ne sont dangereuses, qu’autant qu’elle est négligée ou mal traitée ; ce n’est point ici le lieu d’examiner, si elle doit être placée elle-même au rang des vices rédhibitoires ; cette question importante n’est pas du nombre de celles qui nous ont été faites par le conseil ; il demande seulement si le sifflage & cornage peut être la suite de cette maladie, & si les symptômes en sont les mêmes ? Nous croyons avoir éclairci cette dernière question, par ce que nous avons dit précédemment ; quant à la première, nous pouvons affirmer que toutes les fois que nous avons eu occasion de rencontrer la courbature dans le cours de notre pratique, & qu’elle a été traitée suivant les règles de la saine médecine, nous n’avons jamais vu le bruit dont il s’agit, l’accompagner ou la suivre. Mais souvent aussi cette maladie mal traitée ou négligée, donne lieu, comme toutes les autres inflammations de la poitrine, à l’empième, à la pulmonie, à l’hydropisie, à la pousse, à la morve, &c. Le cornage & sifflage peut quelquefois, ainsi que nous l’avons dit ci-devant, suivre quelques unes de ces malades ; mais s’il falloir conclure de ceci, que le bruit, qui alors n’est qu’une suite médiate de la courbature, doit être placé dans le nombre des vices rédhibitoires, on sent bien que les accidens qu’il accompagne, & qui en sont une suite immédiate, devroient, à bien plus forte raison, être de ce nombre. Il est inutile de faire appercevoir les abus qui naitroient en foule d’une pareille loi, pour une maladie qui en est elle-même une source, & qui prête déja beaucoup à la prévention, à la mauvaise foi, & à l’ignorance

Nous avons cru, pour ne rien laisser à désirer sur cette matière, devoir consulter les auteurs d’hippiatrique, qui ont parlé de l’une & de l’autre de ces maladies. Ceux qui se sont occupes du cornage & sifflage, sont en petit nombre. Soleysel, parmi eux, s’y est le plus étendu, & on peut voir ce qu’il en dit fort au long, dans le Parfait Maréchal, tom. 2, chap. XV, pag. 90, 91 & 92, édit. de 1693. M. Bourgelat en a fait l’objet d’un chapitre particulier dans l’Encyclopédie, au mot gros d’Haleine. M. la Fosse en parle aussi dans différens endroits de les ouvrages. Les uns & les autres regardent ce vice comme pluis désagréable pour le propriétaire qu’essentiellement dangereux à l’animal : mais parmi ceux-ci, ainsi que parmi ceux qui ont parlé de la courbature, & qui sont en bien plus grand nombre, aucun n’a fait mention de ce bruit, comme étant la suite, ou même le symptôme de cette maladie.

Il résulte de tout ce que nous avons dit, que le sifflage & cornage, qui est dû aux vices de conformation, ou qui accompagne & qui suit des maladies chroniques, est le seul qui doive intéresser l’acheteur ; les autres causes qui y donnent lieu, n’étant qu’instantanées, ou l’animal étant plus ou moins malade, par conséquent hors d’état d’être vendu, ne doivent point entrer en considéra-