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La solandre est au pli du jarret du cheval, ce que la malandre est au pli du genou. La cure est la même. (Voyez Malandre) M. T.


SOLANUM, nom générique d’une famille nombreuse de plantes, dont la plupart sont vénéneuses ; mais on lui doit la pomme de terre qui est, après les plantes céréales, le plus beau présent de la nature : parmi ces solanum, il convient de parler de la Douce amére, aujourd’hui fort employée en médecine.

Solanum scandens, seu Dulcamara. Douce-amère.

M. Tournefort la place avec les autres solanum dont il compte trente quatre espèces du premier genre, de la septième section de la seconde classe, qui comprend les herbes, à fleur monopétale, en forme de roue, dont le pistil devient un fruit mou & assez gros. M. le chevalier Von-Linné la classe dans la pentandrie monogynie, page 164. Spec. plan. n°. 5.

On appelle cette plante Douce-amère, parce que si on en mâche les feuilles récemment cueillies, elles produisent dans la bouche une amertume qui est immédiatement suivie d’une sensation douce, telle que celle du miel.

Fleurs En petites grappes, comme celles dusolanum commun, & leur ressemblant pour la forme. Elles naissent à la partie supérieure des branches, à l’opposite des feuilles. Elles sont d’un bleu foncé tirant sur le violet. Il s’élève au milieu un cône d’un jaune clair, formé par la réunion des étamines qui surmontent les cinq filamens ; la base de ce cône est environnée d’une aréole d’un verd brillant. Cette fleur est charmante, vue de près. La corolle de ces fleurs est profonde, dentelée & partagée en cinq parties étroites, qui paroissent former cinq pétales différens. Le pédicule qui leur est commun, est tendre & long. Chaque fleur en a aussi un qui lui est particulier, & dont la longueur est assez considérable ; du fond du calice s’élève un pistil attaché comme un clou au milieu de la fleur.

Fruit. Le pistil se change en un fruit mou ou baie succulente, d’une forme oblongue, verte d’abord ; & ensuite, lorsqu’elle est en maturité, d’un rouge très-vif ; elle est pleine de petits grains, en très-grand nombre, blanchâtres, applatis & d’un goût désagréable. Le calice reste avec les baies, & conserve sa grandeur naturelle.

Feuilles. Oblongues, unies, pointues, plus petites que celles du smilax, & d’un verd très-foncé ; elles naissent en zigzag alternativement le long de la tige. Elles varient suivant les différentes parties de la plante. Celles d’en-bas ont à leur baie deux appendices semblables à de petites feuilles que M. Geoffroy appelle des oreilles ; celles d’en-haut sont simples, n’ont point d’appendices. Les pédicules des uns & des autres sont longs, tendres, & d’un verd pâle qui n’est point désagréable.

Racines, fibreuses, petites pour l’ordinaire, quelquefois d’assez gros troncs, brunâtres.

Port. La racine pousse des sarmens ligneux, minces, fragiles, longs de trois, quatre, cinq & même six pieds, qui, en serpentant, s’accrochent aux haies, aux tiges des plantes, aux arbres, & aux arbrisseaux