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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1796, tome 9.djvu/284

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traire, il y a de la matière, échancrez le fer, et traitez la plaie avec la térébenthine.

Sole foulée, foulure de la sole. C’est ainsi qu’on appelle la compression que la sole a soufferte à la suite d’un caillou, d’une pierre, &c. qui s’est logée entre le fer et la sole de corne, ou bien d’un amas de sable ou de terre, qui, en séjournant, auront formé un mastic. Il résulte de cette contusion, à peu près le même accident que de fortes éponges sur les talons.

La foulure de la sole n’auroit pas lieu, si le maréchal n’avoit pas trop paré le pied : par cette méthode, il excite une espèce de creux, qui loge le sable ou le caillou, &c.

Curation. Ôtez le fer, enlevez les corps qui compriment la sole charnue, tenez le pied bien humecté avec du cataplasme émollient, & ne le parez point.

Sole brûlée. Voyez brûlure de la sole, 2 pag. 476. M. T.


SOLEIL. Astre par excellence & qui nous procure le jour. De toutes les idolâtries, la plus excusable est celle qui a porté & qui porte encore les hommes à adorer le soleil. L’écriture sainte nous dit que le Tout-Puissant à placé son trône dans le soleil, & elle ne pouvoit pas nous en donner une idée plus sublime. Sans lui la terre languit, & sa chaleur intérieure n’étant point réactionnée, elle est par conséquent sans effet. Sans lui la végétation languit ; sans sa lumière les plantes n’auroient point de couleur. Voltaire a parfaitement défini le soleil & ses effets, lorsqu’il dit :

Dans le centre éclatant de ces orbes immenses,
Qui n’ont pu nous cacher leur marche & leurs distances,
Luit cet astre du jour par dieu même allumé,
Qui tourne autour de soi sur son axe enflammé ;
De lui partent sans fin des torrens de lumière ;
Il donne en se montrant la vie i la matière,
Et dispense les jours, les saisons & les ans,
À des mondes divers autour de lui flottans.
Ces astres asservis à la loi qui les presse,
S’attirent dans leur course, & s’évitent sans cesse ;
Et servant l’un à l’autre & de règle & d’appui
Se prêtent les clartés qu’ils reçoivent de lui.

Le soleil est supposé par les plus habiles astronomes, éloigné de la terre de près de trente-trois millions de lieues ; & la lumière qui émane sans cesse de cet astre, traverse cet espace immense en sept minutes ; sa rapidité est six cent mille fois plus prompte que celle du son. Le soleil est la seule planète fixe, toutes les autres tournent autour de lui, parce qu’il est le centre & le régulateur u système planétaire. Malgré sa stabilité, le soleil a un mouvement de rotation sur son axe, commencé & terminé dans l’espace de vingt sept jours de temps. La longueur de cette rotation sur lui-même a été déterminée par les taches que l’on voit sur le soleil. On commence à les voir sur les bords de son disque du côté de l’Occident, & vingt-sept jours après sur les bords du disque du côté de l’Orient. Quant à son mouvement annuel autour de la terre, c’est une supposition gratuite. La terre tourne autour de lui dans la période d’une année.

La substance du soleil est-elle une matière ignée ? Ce problème est encore à résoudre, ainsi que celui de la nature de sa lumière. On sait cependant que si on rassemble ses