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& la classe dans la décandrie pentandrie.

Fleur. En rose, à cinq pétales égaux, plus longs que le calice, qui est divisé en cinq folioles, concaves, oblongues, pointues. Les étamines au nombre de dix.

Fruit. Capsule membraneuse à une seule loge ovale, renfermant des semences menues & rougeâtres. Ce fruit est soutenu par un long pédicule qui retombe.

Feuilles. Verticillées, portées par des pétioles simples, entières ovales.

Racine. Chevelue, fibreuse.

Port. Tiges herbacées, cylindriques, foibles, rameuses. Les fleurs naissent au sommet. La plante est annuelle.

Lieu. Les climats froids & pluvieux, dans les terrains sablonneux.

Culture. Cette plante fournit un excellent fourrage d’été pour le bétail. On la cultive dans la Flandre autrichienne & en Hollande, mais seulement dans les sols sablonneux. Elle réussit fort mal dans les terrains forts & compactes. Son produit n’équivaut pas à la dépense de la culture. On doit donc se contenter d’en tirer un parti avantageux dans un terrain peu productif par lui-même.

On la sème dès que la récolte des grains est levée. La terre est auparavant soulevée par un ou deux coups de charrue ; pour peu que la saison soit pluvieuse, sa végétation est rapide ; un peu avant que la fleur paroisse, on la fait paître au bétail, c’est-à-dire, que vers un coin du champ on attache le bœuf ou la vache, & il ne peut manger que la seule partie à laquelle correspond la longueur de la corde avec laquelle elle est attachée à un piquet. On se garde bien de laisser dans le champ l’animal à discrétion, il se gorgeroit de fourrage jusqu’à en mourir. En paissant il arrache jusqu’à la racine de la plante, & il laisse la place nue.

Il est regardé comme constant dans le pays, que le beurre est beaucoup meilleur dans le temps de la sporée, que dans les autres saisons.

Lorsque les pâturages sont peu abondans dans une métairie, on sacrifie un champ ou deux à cette culture seule, & il fournit dans l’année jusqu’à trois bonnes récoltes. Ce fourrage ne peut être conservé ; il doit être mangé en vert. Peu de plantes craignent autant la gelée que la spergule. Si elle est surprise, on se hâte de labourer légèrement & de semer.


SQUILLE au SCILLE. Tournefort la place dans la quatrième section de la neuvième classe des herbes à fleur régulière & en lys, composée de six pétales dont le pistil devient le fruit ; & il l’appelle ornithogulum maritimum seu scilla radice rubrà Von-Linné la nomme scilla maritima, la classe dans l’hexandrie monogynie.

Fleur. Liliacée, corolle plane, composée de six pétales ovales, étendues ; six étamines & un pistil.

Fruit. Capsule arrondie, lisse, à trois sillons, à trois loges, renfermant plusieurs semences presque rondes.

Feuilles. Longues d’un pied au moins, partant de l’oignon, très-entières, vertes, charnues, visqueuses.

Racine. Bulbe rougeâtre, formée