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& de nouvelles fleurs poussent jusqu’aux gelées ; l’agrément de cette bordure est d’être bien fourrée, & de donner une prodigieuse quantité de fleurs.


STŒCAS à Feuilles dentelées. Voyez planche X, page 166.

Tournefort le place dans la troisième section de la quatrième classe des herbes à une seule pièce, & en lèvres, dont la supérieure est retroussée, & il l’appelle stœcas folio serrato, Von-Linne le nomme lavandula stœcas, & le classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur B. Tube évasé à son extrémité, partagé en deux lèvres, dont la supérieure est relevée et partagée en cœur ; l’inférieure rabattue et divisée en trois portions égales. Les étamines, au nombre de quatre, dont deux plus grandes, & deux plus courtes. Le pistil C est placé au fond du calice D, qui est un tube d’une seule pièce, à cinq dentelures égales.

Fruit E. Quatre semences succèdent aux ovaires du pistil.

Feuilles ; simples, linéaires, ailées, dentées.

Racine A, rameuse, pivotante, brune.

Pore. Les tiges quarrées ; les fleurs en épi, & rangées tout autour des tiges ; les feuilles florales, très-grandes, colorées ; les feuilles des tiges, opposées.

Lieu. Très-commun dans nos Provinces Méridionales ; fleurit en mai & juin.

Propriétés. On emploie les épis fleuris ; ils ont une odeur aromatique, d’une saveur médiocrement âcre & amère. Ils sont céphaliques, historiques, apéritifs. Les feuilles réveillent les forces vitales & musculaires, constipent, favorisent quelquefois l’expectoration des humeurs pituiteuses. Elles sont indiquées dans les maladies de foiblesse, particulièrement dans les espèces de maladies soporeuses, par des humeurs séreuses, & dans l’asthme humide. L’eau, distillée, réveille légèrement les forces vitales, & ne produit pas les mêmes effets que l’infusion des fleurs. On donne les fleurs ou sommités fleuries, désséchées, depuis demi-drachme, jusqu’à demi-once, en macération au bain marie, avec cinq onces d’eau.


STERNUTATOIRE. Médecine Rurale. Médicament propre à exciter l’éternuement & l’excrétion de la mucosité qui se sépare dans la cavité des narines, qu’on connoît sous le nom de morve.

Les sternutatoires sont utiles dans les grands maux de tête, dans la rhume de cerveau, sur-tout lorsqu’il dépend d’une pituite âcre qui, descendant du cerveau, se fixe sur les bronches, & y cause des engorgemens dans les migraines invétérées. Ils sont encore très-bien indiqués dans l’assoupissement & la pesanteur de la tête, dans un état de foiblesse ou de syncope, dans le hoquet & dans les accouchemens naturels qui paroissent se terminer d’une manière trop lente.

Leur usage & leur emploi est toujours déplacé dans les inflammations de la tête & de la poitrine ; chez les personnes pléthoriques & sujettes aux hémorragies : on doit s’en abstenir dans le cas de hernie, chez les grossesses commençantes, chez les malades sujets à l’épilepsie, aux affections nerveuses, ou qui ont une