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point attachées au pistil, & qu’elles occupent la place du réceptacle qui leur est destinée. Les fleurs ne sont donc pas de la vingtième classe.

Je vois que ces étamines ne sont réunies dans aucune de leurs parties ni par les filets ni par les anthères : je concluds que la plante n’est pas de la dix-neuvième classe, ni des dix-huitième, dix-septième, seizième classes.

Je compare leurs grandeurs respectives : je n’y découvre aucune proportion déterminée. Elles sont à-peu-près égales entre elles ; la plante ne doit donc pas entrer ni dans la quinzième ni dans la quatorzième ; ainsi je dois me décider par le nombre des étamines, caractère des treize premières divisions. Je compte cinq étamines ; la plante est donc de la cinquième classe de la pentandrie donc sans chercher à la reconnoître sur douze cents genres, le nombre est réduit à moins de deux cents.

Il s’agit de déterminer l’ordre ou subdivision ; je porte mes regards sur le pistil, parce que je sais que dans la pentandrie, le nombre des pistils fixe les ordres ; j’observe le style jusqu’à sa base, pour m’assurer du nombre des pistils j’en trouve cinq : ainsi ma plante est de la pentandrie-pentagynie. Me voila réduit à la comparaison de dix genres pour découvrir celui que je cherche à connoître.

Je parcours les caractères de ces dix genres décrits par Linné ; je les compare à ceux de ma plante. Bientôt le périanthe ou calice à cinq découpures, la corolle a cinq pétales, la capsule a cinq côtés, divisée en cinq valvules qui forment dix cavités dix semences solitaires. Tous ces signes constans dans les individus que j’observe, m’apprennent avec certitude que ma plante est du genre du lin ; mais quelle est son espèce ?

L’espèce, comme on l’a annoncé, subdivise le genre par la considération des parties qui distinguent les plantes constamment, sans être aussi essentielles que celles qui établissent les genres, les ordres & les classes.

Comme le genre du lin renferme au moins vingt espèces, j’examine de quelle manière sont placées les feuilles sur les tiges ; je les vois placées alternativement sur les tiges, tandis que celles de plusieurs autres espèces de lin sont en opposition sur les tiges, ainsi que leurs petits rameaux. Voilà donc le nombre de vingt réduit à-peu-près à dix ; à présent il faut choisir sur ces dix. J’examine de nouveau, & je trouve que les feuilles ne sont pas portées sur des pétioles, qu’elles sont très-entières, linéaires, en forme de fer de lance, & que les bords du calice sont légèrement velus. Tous ces caractères réunis ne sont offerts par aucune des espèces renfermées dans le genre du lin ; la plante que j’examine est donc le lin cultivé dans nos champs, enfin l’espèce que je cherche.

Si l’amateur, si l’habitant aisé qui vit à la campagne, désire approfondir l’étude de la botanique, il est forcé de se procurer les ouvrages de Linné ou de Tournefort, & même de tous les deux ensemble. Les Ouvrages de Linné qui lui sont nécessaires, sont sa philosophie botanique, les genres des plantes enfin, les espèces des plantes. Ces livres, originairement écrits en latin, viennent d’être traduits en François. On trouve également une édition Françoise & une édition latine des instituts de botanique de Tournefort. Cette étude est aussi