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saignez le mouton à la queue, donnez-lui pour nourriture & pour boisson, du son mouillé, avec de l’eau saturée de deux parties de nitre & d’une partie de sel marin : si les symptômes ne paroissent pas diminuer quatre heures après avoir fait la première saignée, répétez-la. Gardez-vous de conduire les moutons dans les génétières, ou autres endroits abondans en plantes aromatiques ; bien loin de diminuer la quantité & la vélocité du sang qui se porte à la tête, ce régime ne serviroit au contraire qu’à accroître l’une & l’autre, & à accelérer la mort de l’animal : c’est à la vigilance des propriétaires ou gardiens des troupeaux, de les mettre, autant qu’il est possible, à l’abri de l’influence du sol & de la nourriture, par des compensations de soins bien entendus. M. T.


TOURNESOL ou SOLEIL. Von-Linné le classe dans la singénésie-polygamie fustranée, & le nomme helianthus annuus. Tournefort le place dans la seconde section de la quatorzième classe des herbes à fleur en rayon, dont les semences sont ornées d’un chapiteau de feuilles. Il l’appelle corona solis.

Fleur. Radiée, composée d’un grand nombre de fleurons hermaphrodites dans le disque… Dans la circonférence de quelques demi-fleurons femelles qui sont stériles, les fleurons cylindriques sont plus courts que le calice commun, renflés à leur base, divisés en cinq. Les demi-fleurons sont à languette, entiers, très-longs.

Fruit. Semences oblongues, obtuses, à quatre angles opposés, couronnées par les calices propres de chaque fleuron qui tombent dans leur maturité. Elles sont toutes contenues par le calice commun, sur un large réceptacle, garni de lames aiguës.

Feuilles. Simples, très-entières, en forme de cœur renversé, pointuës au sommet, rudes au toucher ; leurs nervures s’unissent à leur base.

Racine. Rameuse, très-fibreuse & chevelue.

Port. Tige unique, haute quelquefois de dix à douze pieds suivant le terrain, droite, rude au toucher, rameuse, remplie d’une moëlle blanche ; chaque rameau de la tige porte une fleur à son sommet. Les feuilles supérieures sont alternativement placées, les inférieures sont opposées. La position des fleurs suit la direction du soleil.

Lieu. Originaire du Pérou ; cultivée dans les jardins, la plante est vivace & fleurit pendant tout l’été.

Propriétés. Les médicinales sont inconnues. Il n’en est pas ainsi des économiques. Les feuilles sont recherchées par les vaches, & on dit qu’elles augmentent la quantité de leur lait. Les tiges desséchées peuvent servir à ramer des pois, des haricots. Elles brûlent très-bien. La moëlle contient beaucoup de nitre. Lorsqu’on y met le feu par un bout, il se propage jusqu’à l’autre extrémité, & on voit très-clairement le nitre décrépiter. Sous les deux coques qui forment l’extérieur de la graine, est renfermée une amande, dont la saveur approche celle de la noisette, & dont par expression on retire une huile douce & qui brûle très-bien. Une seule plante qui réussit très-bien, peut donner jusqu’à