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il aura une couverture sur le dos, une bonne litière ; la mangeoire & le râtelier seront tenus proprement ; ses excrémens ne séjourneront point dans son écurie ; en un mot, il respirera dans sa demeure un air pur.

Un autre moyen très-salutaire & très-prompt pour délivrer l’animal de la toux de poitrine, est de lui faire respirer plusieurs fois par jour la vapeur d’eau chaude animée avec le vinaigre, ou de quelques infusions de plantes émollientes ou aromatiques, telles que celles des fleurs de sureau ou de camomille, de feuilles d’hysope, de lierre terrestre, &c. on en remplit un vase au-dessus duquel on tient la tête de l’animal couverte d’un linge plié en double, de manière que toute la vapeur soit forcée de ne se porter que sur la circonférence de l’extrémité inférieure de la tête, & qui met l’animal dans le cas de l’inspirer & de l’expirer avec facilité. Ou l’on peut, dans cette maladie, se servir avec succès de l’inspiratoire, dont nous avons donné la description, tome VII, page 576, art. péripneumonie.

Si, dès que les premiers symptômes de la toux de poitrine se manifestent, on vouloit sacrifier quelque temps à laisser reposer l’animal, à le tenir chaudement & à le mettre à la diète, il n’est pas douteux qu’on préviendroit une partie des effets qui résultent de la toux de poitrine.

Mais si on laisse le mal se fortifier par des délais, les tentatives que l’on fait ensuite pour le guérir deviennent souvent infructueuses. La péripneumonie ou unepulmonie mortelle, sont les effets ordinaires des toux de poitrine que l’on a absolument négligées ou mal-traitées.

Ce qu’il convient encore de faire, quand la maladie & la saison le permettent, c’est de joindre au régime un exercice modéré ; souvent la toux de poitrine la plus opiniâtre, qui a résisté à tous les remèdes, cède a un régime & à un exercice convenable, quand on les continue pendant le temps nécessaire.

Traitement de la toux de poitrine, accompagnée de fièvre.

Si la toux est violente, si l’animal malade est jeune & fort, si le pouls est dur & vite, si la tête est pesante, la saignée est nécessaire.

Maïs si l’animal est foible & d’une constitution relâchée, la saignée prolongeroit la maladie ; s’il expectore librement, elle est inutile & quelquefois même nuisible ; son effet tendant en général à diminuer cette évacuation : car si on vient à saigner dans la toux de poitrine, accompagnée de fièvre, lorsque l’expectoration est déja établie, & que l’humeur sort facilement, n’est-il pas certain qu’indépendamment des forces dont on prive nécessairement le malade, on s’expose à supprimer cette évacuation, qui est celle qui fait ordinairement la crise dans cette maladie, & que de cette suppression, il doit résulter, ou que la matière de l’humeur qui doit être expectorée, passera dans la masse des fluides, où elle occasionnera plus ou moins de désordres, ou qu’elle séjournera dans la poitrine, & alors elle produira un catarre, qui, s’il ne suffoque pas l’animal, le conduira à la pulmo-