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fruits, quoique très-beaux, ont beaucoup moins de saveur que ceux des pays méridionaux. Or, si dans le nord la qualité des feuilles du mûrier ne peut pas égaler celle des feuilles du mûrier du midi, les cocons des vers à soie seront par conséquent inférieurs : ainsi on ne peut se promettre qu’une soie d’une qualité médiocre, dont le débit sera peu avantageux, & ne dédommagera pas des frais de l’éducation des vers à soie.

Les gelées tardives sont encore un inconvénient très-à craindre dans les pays du nord, où malheureusement elles sont fréquentes. Elles peuvent arriver au moment où tous les mûriers sont feuillés, & alors il faut abandonner les vers éclos. Ces gelées nuisent au mûrier pour les années suivantes, en attaquant les sommités des jeunes pousses, qui meurent par l’effet de la gelée, de sorte que la séve étant arrêtée, les branches poussent latéralement, & l’arbre buissonne.

La bonne qualité de la soie dépend de celle de la feuille du mûrier ; celle-ci du climat. Il faut donc laisser aux pays qui jouissent de ces avantages, les vers à soie a élever. D’ailleurs, dans le nord, on a d’autres productions qui dédommagent de celle de la soie.



Fin du neuvième Volume.