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personne qui ne soit capable de l’exécuter, en suivant exactement ce que nous allons indiquer.

Il faut se servir d’une cruche de grès, l’on fait infuser dans une pinte et demie ou deux pintes (environ deux litres) de bon vinaigre, autant de framboises bien mûres et bien épluchées, qu’il pourra y en entrer, sans que le vinaigre surnage. Après huit jours d’infusion, l’on verse tout-à-la-fois et le vinaigre et les framboises, sur un tamis de soie ; on laissera librement passer la liqueur sans presser le fruit. Le vinaigre étant bien clair et bien imprégné de l’odeur de la framboise, l’on en prend seize onces (489 grammes) et pour ces seize onces, on prend trente onces (917 grammes) de sorte que l’on concasse grossièrement ; on le mettra dans un matras ; ou versera le vinaigre aromatisé par dessus ; on bouchera bien le matras et on le placera au bain-marié à un feu très-modéré. Aussi-tôt que le sucre est fondu, on laisse éteindre le feu, et le syrop étant presque refroidi, on le met en bouteilles qu’il faut avoir soin de bien boucher, et déplacer dans un lieu frais.

Nous répéterons en terminant cet article ce que nous avons dit en le commençant : le vinaigre est agréable au goût et à l’odorat. Il devient indispensable dans une foule de maladies, en état de santé et dans les arts. On doit donc le considérer comme un des produits les plus dignes de fixer l’attention de l’économie rurale et domestique.

Parmentier.


VIOLETTE. Linné Va placée dans la syngénésie monogamie. Il la nomme viola odorata. Dans Tournefort, elle fait partie de la première section de la classe onzième, viola martia purpurea flore simplici odore.

Fleur : anomale, à cinq pétales inégaux, dont l’arrangement a quelque ressemblance avec celui des papilionacées ; le supérieur droit, grand, échancré, terminé à sa base par un nectar obtus et recourbé ; les deux latéraux opposés, obtus, droits ; les inférieurs grands, réfléchis en-dessus ; le calice petit et divisé en cinq pièces ; la corolle ordinairement violette, quelquefois blanche.

Fruit. Capsule ovale, à trois côtés, uniloculaire, trivalve, contenant plusieurs semences ovoïdes.

Feuilles : cordiformes, dentées en leurs bords ; les radicales pétiolées, les culinaires pétiolées ou sessiles.

Racine : fibreuse, sarmenteuse, stolonifère, rampante.

Port. Tige de quelques pouces, quelquefois en espèce de hampe, quelquefois rameuse, cylindrique, anguleuse ; les pédoncules des fleurs partent de la tige ou de la racine ; petites stipules qui naissent deux à deux.

Lieu. Les bois, les prés. Vivace.

Propriétés. Fleurs âcres, piquantes au goût, d’une odeur agréable ; les feuilles, la tige et les racines sont insipides ; la fleur est rafraîchissante, béchique ; la feuille émolliente, relâchant, ainsi que la racine ; la semence diurétique, émétique, hydrologue.