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attaqués par le venin, son effet est presque nul. Les scarifications sont d’autant plus nécessaires que les dents de la vipère sont des trous si petits qu’ils sont souvent invisibles. Le remède ne pourroit donc pas entrer dans ces plaies, si on ne les dilatoit pas, et même profondément, parce que les dents de la vipères sont longues. La pierre à cautère délayée dans l’eau, de manière que cette dissolution n’étoit que peu caustique et donnée à la dose de trois petites cueillerées à cinq poules qui avoient été mordues à la cuisse par autant de vipères, les a préservées de la mort. Cette expérience a été répétée avec le même succès sur six lapins un peu grands, aux blessures desquels Fontana applique, en outre, de la pierre à cautère en poudre. Le venin de la vipère mêlé avec de la pierre à cautère, à doses égales, dont on fait une pâte avec quelques goûtés d’eau et appliquées sur des blessures faites à dessein, n’a jamais communiqué la maladie. M. Fontana a répété cette expérience, avec la pierre infernale, et elle a réussi, mais non d’une manière aussi constante.


VIPÉRINE. (Botanique) ou herbe aux vipères. Selon Tournefort echium vulgare. Von-Linné donne le même nom ; elle est placée dans sa pentandrie monoginie. Dans la classification du premier de ces botanistes elle fait partie de la section 4e. de la deuxième classe.

Fleur ; rnonopétale, infundibuliforme comme campaniforme, découpée en cinq parties inégales, les supérieures étant les plus longues ; le calice à segmens inégaux.

Fruit. Quatre semences rapprochées les unes contre les autres, ridées, semblables à la tête de la vipère, d’où est venu le nom de la plante ; car rien n’établit qu’elle soit propre à guérir la morsure de ce reptile.

Feuilles ; linguiformes, longues, rudes au toucher, tachetées, placées sans ordre.

Racine ; longue, ligneuse, rameuse.

Port. Tige de la hauteur de deux pieds, velue, ronde, ferme, marquetée de points rudes, noirs ou rouges ; les feuilles culinaires assises, les radicales à pétioles ; les fleurs et épis placés sur un seul côté ; elles sont rouges, ou bleues, ou blanches.

Lieu. Tous les champs : la plante est bisannuelle.

Propriétés. Elle a les mêmes vertus que la buglose, à laquelle on la substitue, et aux mêmes doses : elle est aussi très-nitreuse.


VITRIOL. Ce qu’on appelle vitriol, dans le langage commun, est le sulfate de fer des chimistes. Ainsi, les terres vitriolisées sont des terres imprégnées de sulfate de fer.

Le sulfate de fer peut présenter trois états : 1°. celui de sulfate pur et vierge ; 2°. celui de décomposition ; 3°. le résidu de la décomposition.

Pour concevoir tous ces passages, il faut remonter par la pensée au premier âge du globe que nous habitons. Nous y verrons,