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voiture légère que l’on a ordinairement à 168 liv., il aura :

3 chariots 1,680 liv.
3 tombereaux 792
Voiture légère. 144
2,616
Les charrettes ont coûté 1,512
Bénéfice 1,104 liv.

En suivant la même proportion, les réparations se monteront encore à 40 pour 100. Il n’y a donc aucune comparaison à établir sur ce point.

2°. Un cheval ou un bœuf, attelé seul à une charette, peut-il traîner une charge plus forte que s’il étoit attelé avec trois autres à un chariot ? — Les charges qu’il met ordinairement sur ses charettes, ne laisseront aucun doute sur cet article, dès qu’il les aura fait connoître. Quelques-uns de ses chevaux qui, il y a dix ans, ne valoient pas plus de 120 livres, font facilement, sur des routes montagneuses, sept à neuf lieues par jour avec une charge de 102 boisseaux : un de ses bœufs en tiroit jusqu’à 112, d’où l’on doit conclure qu’un chariot à quatre chevaux devroit conduire 408 boisseaux, et un à quatre bœuf 448 : mais il résulte des recherches qu’il a faites, que la plus forte charge que l’on puisse traîner-sur un chariot à quatre chevaux, est de 225 boisseaux, et sur celui à quatre bœufs, de 280 : comparant ensuite les deux charges 102 et 280 boisseaux, il trouve quelles sont dans le rapport de . supposez, . La différence sera encore très-considérable. Mais on doit faire attention à la qualité des chevaux, ceux de ses voisins étant en général, meilleurs que les siens. Il n’a jamais recherché la finesse des chevaux qu’il regarde comme une sorte de luxe entre les cultivateurs, luxe qui commence à ne plus être aussi commun : mais si on n’a en vue que de bons attelages, la comparaison ne sera plus soutenable, et on reconnoîtra une différence comme de .

Pendant plus de dix ans, ses charrettes ont été un objet de dérision et de plaisanterie parmi les fermiers. Plusieurs fois, ils l’ont fort amusé par les objections qu’ils lui faisoient. Un cultivateur en grand sentit bien tous les avantages qu’il retiroit de leur usage, lorsqu’il lui offrit un pari que, malgré son entière confiance dans ses voitures, il n’osa accepter. Il lui proposoit de charger sa voiture d’engrais, tellement que cinq chevaux ne pussent la mouvoir, quelque peine qu’il se donnât pour exciter leurs efforts, et d’en conduire ensuite la même quantité avec facilité, en la répartissant sur quatre charrettes.

Un autre fait, selon lui, doit encore contribuer à faire reconnoître la supériorité des charrettes. On voit, tous les jours, les charges énormes de charbon de sorte que de pauvres gens conduisent de commune en commune, avec un seul cheval, ou une couple d’ânes.

3. Transport de Juin et de la paille. — Ceux qui sont d’accord