Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/527

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas toujours possible, il est vrai, de se procurer des hangars assez vastes ; mais deux bonnes couches de couleur à l’huile, suffisent pour garantir les voitures de toutes les impressions destructives. Cette légère dépense est bientôt réparée ; car il n’est pas douteux que les réparations et le renouvellement des voitures abandonnées à l’air, dans une ferme dont l’exploitation s’étend sur cent ou cent cinquante hectares, ne nécessitent, année commune, un déboursé de 400 à 500 francs.


VRILLES ou MAINS. (Botanique). Ce sont ces productions filamenteuses et en forme de tire-bouchon, au moyen desquelles les plantes grimpantes et sarmenteuses s’attachent aux corps qui les environnent, telles que la vigne, les vesces, etc.


VUE. (Médecine rurale). La vue est une obligeante bienfaitrice, qui nous donne les sensations les plus agréables que nous recevons des productions de la terre. Sa lésion peut arriver de plusieurs manières. « Mais, quelque nombreux que soient les symptômes de cette lésion, on les distingue fort bien, en faisant le dénombrement des causes qui affectent les différentes parties de l’organe de la vue. Car, premièrement, les parties qui enferment et retiennent le globe de l’œil, sont pressées, enfoncées, poussées en dehors, rongées par des tumeurs inflammatoires, par des apostèmes, des squirres, des cancers, des exostoses, par la carie des os qui forment l’orbite ; et de là, la figure de l’œil, la nature et la circulation des humeurs, l’axe de la vue, la collection des rayons dans le lieu convenable, se dépravent.

» La vue est encore dépravée, empêchée et détruite, par les différentes maladies de la cornée et de l’albuginée, tels que l’obscurcissement, le défaut de blancheur, l’épaississement, l’œdème, les phlictènes, l’inflammation, les taies, les cicatrices, la nature cartilagineuse de ses tuniques ; et tous ces maux viennent ordinairement de plusieurs causes, comme de violens maux de tête, des excès des plaisirs de l’amour, un trop long usage des substances amères, des vapeurs des substances âcres et volatiles, des différentes maladies, comme la petite vérole, la rougeole, des veilles immodérées, d’une étude trop profonde à la lumière des bougies et des chandelles ; d’un regard trop fixe sur des objets lumineux ou éclatans, ou en tenant la tête trop long-tems penchée. Ce ne sont point encore là les seules causes. On sait que les longs jeûnes portent le plus grand préjudice à la vue, ainsi que la trop grande chaleur, et le froid excessif : la suppression des évacuations périodiques, habituelles, comme les flux menstruel et hémorroïdal, et la sueur des pieds ; le régime échauffant, l’usage des liqueurs fortes et fermentescibles, sont encore très nuisibles à la vue.

» Le régime rafraîchissant convient lorsque c’est l’inflammation qui est la cause de la lésion de la