Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1800, tome 10.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette rosse un animal brave et généreux.

Ces précautions consistent à commencer à donner au cheval des nourritures sèches avant même de le retirer du verd ; on choisit pour cet effet le foin le plus fin, le mieux récolté : du grain est très-propre à remplir cet objet. Lorsque le cheval est rentré à son régime ordinaire, on doit continuer à lui donner le foin le plus fin, et pendant quelque temps y joindre, si on le peut, une portion quelconque de fourrage verd qu’on diminue de jour en jour jusqu’à ce qu’enfin on la supprime entièrement.

Il importe sur-tout d’observer les mêmes nuances dans l’exercice ; un animal qui est resté dans l’inaction est incapable d’aucun service un peu long ou fatigant. Il faut les premiers jours sortir l’animal seulement pour le promener et le mettre un peu en haleine ; ces premières courses doivent être courtes, on les augmente graduellement : on peut ensuite l’atteler à une voiture vide ou à une voiture légèrement chargée, et à mesure qu’on lui voit reprendre des forces, on exige de lui un service plus pénible, jusqu’à ce qu’enfin on lui demande tout ce qu’on peut raisonnablement en obtenir.

Je ne me dissimule pas que ces attentions exigent quelques soins, que la plupart des employés au service des chevaux les trouveront minutieux, même impossibles, quoique dans le fait ils soient très simples ; mais quand ils donneraient quelque embarras de plus, les chevaux sont-ils donc des animaux si peu importons, qu’on doive regretter de faire pour leur conservation d’aussi légers sacrifices ? Gilbert.


VERGE À PASTEUR (Pl. Ire. bis.) El le est nommée virga pastoris par Tournefort, qui l’a placée dans la cinquième section de la douzième classe, laquelle renferme les herbes à fleurs flosculeuses, dont les fleurons, ordinairement divisés en découpures inégales, sont portés chacun dans un calice particulier. Von-Linné la place dans la tétrandrie monogynie : il la nomme dipsacus pilosus.

Fleur. Composée, flosculeuse ; fleurons dont les étamines ne sont pas réunies par les sommets B, tubulés C, irréguliers, divisés par leur limbe en quatre parties D, rassemblés en tête ovale, dans un calice commun, composé de folioles ténues, lâches ; chaque fleuron porté par des calices propres, à peine visibles, insérés au germe, et distribués sur un réceptacle conique E.

Fruit. Semences en forme de colonne, couronnées par le rebord du calice propre de chaque fleuron F.

Racine. Fusiforme, unie A.

Port. Tige d’environ un pied et demi, épineuse, rameuse, légèrement cannelée ; les têtes ou bouquets de fleurs, chargées de filets qui les font paroître velues.

Lieu. Les bords des fossés humides.

Propriétés et usages. Les têtes et les racines sont sudorifiques et diurétiques ; mais ces vertus ne