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heure après, au malade, une tasse d’infusion de camomille.

Poudre vermifuge.

Prenez rhubarbe en poudre une drachme ; semen-contra et coraline en poudre, de chacun quarante-huit grains ; mercure doux, trente-six grains. On fait prendre aux enfans jusqu’à un demi-gros de cette poudre, délayée chaque fois dans une ou deux cuillerées de bouillon.


VERMINE des plantes. On donne ce nom à cette foule d’insectes ou petits quadrupèdes, qui font la guerre à tous les végétaux, à ceux sur-tout qu’on cultive dans les jardins, principalement aux arbres en espalier, et de préférence au pêcher et à l’oranger. On peut ranger ces animaux destructeurs en deux classes. La première naît ou vit hors de la terre. On distingue les individus qui la composent, ou à la vue simple, ou avec le secours de la loupe ; tels sont les pucerons, les chenilles, le kermès, faussement nommé punaise ; les mouches de toute espèce, les limaçons et les limaces grises, les tigres, le perce-oreille, le gribouri, la punaise, le campagnol, le mulot, le lérot, le hanneton.

La seconde classe est formée des animaux cachés dans l’intérieur de la terre, comme les taupes, les larves de hannetons, la courtilière, la scolopendre, et tous les vers peu connus qui rongent les racines.

On ne compte point ici la fourmi au nombre des insectes qui font la guerre aux plantes, parce qu’elle a suffisamment été justifiée de cette calomnie. Lisez l’article fourmi dans cet ouvrage. Quant aux autres insectes dévastateurs, consultez aussi le mot par lequel chacun d’eux est désigné. On y a recueilli les moyens les plus connus jusqu’à présent, soit de les détruire, soit de préserver les plantes de leur atteinte.

La nombreuse classe des vers de terre renferme une famille, connue en quelques endroits par les habitans de la campagne, sous le nom de vermeils, ou sous l’expression générique de ver millier. Elle étend ses ravages dans les champs en blé, très-peu de temps après les semailles, au moment précis où la radicule donne naissance à ce chevelu imperceptible à la vue simple, mais qui doit grossir et s’étendre pour assujettir la plante, et pomper partie des élémens destinés à la nourrir et à la faire croître. Si le temps est doux et humide pendant les mois de septembre et octobre, le ravage que font ces vers est incalculable ; la moitié, les deux tiers de la semence sont détruits par eux ; et la dévastation ne cesse que quand les gelées, auxquelles cet insecte est très-sensible, sont assez fortes pour le contraindre à pénétrer plus profondément dans l’intérieur de la terre.

Comment préviendra-t-on ce fléau ? Sera-ce en retardant l’époque des semailles jusqu’aux gelées ? Ce moyen auroit un grand inconvénient ; car il est de fait, qu’excepté dans les contrées méridionales, et dans les terrains sa-