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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/100

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Fig. 7. Ruche qu’une personne lève en l’air, pendant que deux autres placent une hausse pour l’empêcher de jeter.

Fig. 8. Ruche dans laquelle on vient de recevoir un essaim.

Fig. 9. Ruche que l’on vient de couper, et sur laquelle on va mettre un nouveau couvercle.

Fig. 10. Hausse de la ruche coupée, qu’on a posée sur une terrine destinée à recevoir le miel.

Fig. 11. Nouveau couvercle de ruche que l’on va poser sur la ruche qui vient d’être coupée.

Fig. 12. Couteau qui a servi à couper la ruche.

Fig. 13. Petite planche percée de plusieurs trous qui servent d’entrée aux abeilles, et qu’on enlève lorsqu’on veut couper une ruche, pour la remplacer par une planche pleine qu’on laisse durant tout le temps de l’opération.

Fig. 14. Plan et coupe de la matrice ou moule de la ruche et du plateau.

Fig. 15. Couvercle de ruche vu de face.

Fig. 16. Gâteaux qu’on a récoltés, posés sur de petites claies que supportent deux billots de bois, avec une terrine qui reçoit le miel.

Cette ruche, dont la composition est peu compliquée, et dont la forme est également commode et pour les abeilles et pour le cultivateur, reproduit cependant un inconvénient ; c’est que, pour la couper, il faut se servir d’un couteau. Or, cette méthode est, ainsi que celle qui consiste à passer un fil de fer entre deux hausses, périlleuse et nuisible. En effet, des portions de gâteaux coupés se détachent, tombent dans la ruche et engluent les abeilles : on risque d’écraser le couvain. Malheur aux abeilles qui se trouvent dans la direction du couteau ou du fil de fer ! et si par hasard la reine s’y rencontre, tout est perdu.

Ces dangers sont communs, comme nous l’avons fait remarquer, aux ruches à hausses ; la ruche de M. Lombard, dont il nous reste à parler, les prévient, y obvie, et présente une réunion d’avantages qui l’a fait regarder comme le meilleur modèle à suivre.

Ruche villageoise de M. Lombard. Laissons M. Lombard tracer lui-même dans ses détails les motifs qui ont déterminé le choix des matériaux de la ruche dont il est auteur, décrire la forme et l’usage de toutes ses parties, et développer les avantages que l’on en peut retirer.

L’osier ne lui a pas paru offrir aux abeilles un abri suffisant contre les ardeurs de l’été et les froidures des hivers, et les ruches qui en sont formées sont facilement réduites en poussière, par la piqûre d’un ver nommé artison. Les ruches faites en planches sont coûteuses, difficiles à construire, elles se déjettent au soleil, se déforment par l’humidité ; elles s’échauffent et refroidissent trop promptement. Il faut, pour construire les unes et les autres, des ouvriers intelligens, et l’homme habitué seulement aux travaux rustiques, ne sauroit former un logement commode pour les abeilles. Sachant qu’à la campagne la première richesse est dans une économie sévère, il a cherché un genre de construction qui pût être exécuté par les cultivateurs eux-mêmes, pendant les longues soirées des hivers, ou dans ces instans où des froidures ou des pluies continuelles leur interdisent les travaux agricoles. Il a trouvé dans la paille la matière la plus commune, la moins coûteuse, la plus facile à manier, et dans ses tissus, un abri suffisant contre toutes les intempéries des saisons.

« Après avoir examiné, comparé et pratiqué différentes ruches, je suis convaincu, dit M. Lombard, que la ruche que je propose, et que j’ai nommée ruche villageoise, mérite la préférence ; en voici la description :