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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/229

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prairial. Il est bon de ne pas différer de faire la récolte de cette graine lorsqu’elle est mûre, parce qu’elle tombe facilement et que les oiseaux en consomment une très-grande quantité, sur-tout si les cultures de cette espèce sont rares dans le pays. On se sert le plus ordinairement de faucilles pour couper les alpistes. On les lie sur place, et on transporte les gerbes dans les greniers, lorsqu’elles sont parfaitement sèches.

Les graines se séparent de leurs épis au moyen du fléau, se vannent, se criblent et n’emmagasinent en sacs, comme les autres semences céréales. Placées dans un lieu sec, elles se conservent en état de germination, pendant dix années et plus.

Les graines d’alpiste se vendent, à St-Malo, de dix-huit à vingt sous le pot. Il s’en fait une consommation assez considérable, dans les grandes villes, pour la nourriture des petits oiseaux. Cette culture est productive sous différens rapports, et mérite de fixer les spéculations es agriculteurs.

Il existe une variété de l’alpiste des Canaries, dont la semence est jaune, et deux autres espèces très-voisines ; l’une est l’alpiste bulbeuse, Lam. Dict. n°. 3. (Phataris bulbosa L.) La semence de celle-ci est plus grosse que celle de la précédente. L’autre espèce est l’alpiste rongée, Lam. Dict. n. 9 ; (Phalaris paradoxa L.) celle-ci s’élève moins haut que les deux premières, et sa graine est plus petite. Ces deux plantes pourroient être employées aux mêmes usages que l’alpiste des Canaries, si elles n’étoient un peu plus délicates et moins productives.

Enfin, une variété d’une autre espèce de ce genre, connue sous le nom d’alpiste roseau, Lam. Dict. n°. 10, (Phalaris arundinacea picta L.) et nommée chiendent panaché, ou l’herbe à ruban, est cultivée pour une autre destination.

On la recherche dans les jardins d’agrément, non seulement pour la beauté de sa feuille qui est élégamment variée de lignes jaunes, blanches et vertes, mais encore pour ses épis en forme de panaches, qui sont d’une couleur purpurine fort agréable. On place cette plante sur le bord des eaux, et même dans l’eau, à un pied ou deux de profondeur. Quand c’est une petite rivière ou un ruisseau, il suffit de la planter dans la vase ; mais dans les bassins plombés ou enduits de ciment, il convient de la mettre dans un grand pot, avec de la terre argileuse, et de la descendre sous l’eau, depuis un pied jusqu’à trois de profondeur. Cette plante produit un très-bel effet dans les eaux, parmi les rochers, et l’on prétend qu’elle protège le frai du poisson. (Th.)


ALVINAGE, repeuplement des étangs au moyen de l’alvin.

Dans quelques endroits, les pêcheurs donnent le nom d’alvinage aux poissons pris dans leurs filets, et qu’ils rejettent comme trop petits pour être exposés en vente. (S.)


ALVINIERS ou ALVINIÈRES, petits étangs destinés à élever de l’alvin pour peupler les grands étangs. On les appelle aussi carrières. Ces sortes de viviers sont très-utiles, lorsque l’on a plusieurs étangs qui doivent être empoissonnés ; faute de cette précaution, l’on se trouvera souvent dans le cas de ne pas trouver l’alvin au besoin, ou de l’acheter fort cher. Voyez Alvin et Étang. (S.)


ALYSSE, ALISSON, ALISSUM, c’est-à-dire herbe à la rage, genre de plantes de la famille des crucifères ; il est, dans la méthode de Linnæus, le dixième de la première section de la quinzième classe, la tètradynamie siliculeuse.