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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/252

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soumettre à la pression, et d’en extraire l’huile ; celle qui en provient alors doit avoir un goût particulier, et différent de l’huile ordinaire. Nous ne saurions dire laquelle des deux est préférable à l’autre, puisque nous n’avons point goûté celle que l’on obtient, après avoir torréfié les amandes. La manipulation est, dans ce dernier cas, plus dispendieuse, et l’on obtient une moindre quantité d’huile.

Après avoir trituré les semences sous la meule, et les avoir mises dans des sacs, on les soumet à l’action du pressoir. Si elles ont été parfaitement écrasées, une seule pression suffira pour extraire toute l’huile qu’elles contiennent ; mais il faudra, dans le cas contraire, les faire passer une seconde fois sous la meule, et puis sur le pressoir. On doit choisir un temps chaud pour faire l’extraction de l’huile ; car elle coule difficilement lorsqu’il fait froid ; et il n’est pas possible alors d’extraire toute celle que contient le fruit.

L’arachide donne en huile la moitié du poids des graines soumises à la pression ; le produit excède même quelquefois cette proportion, tandis que, dans d’autres circonstances, il lui est inférieur.

Lorsque l’huile d’arachide a été faite avec les soins qu’on doit apporter à ce genre de manipulation, elle a un goût assez délicat, et peut remplacer avec avantage toutes celles qu’on emploie aux usages de la table ; elle est cependant inférieure à l’huile d’olive. Il est difficile de lui enlever totalement une petite saveur de fruit, qui lui est propre, lorsqu’elle est récente, mais qui se dissipe néanmoins avec le temps. Au reste, cette saveur est insensible, lorsque l’huile est employée comme assaisonnement, et que sa fabrication est soignée.

L’huile d’arachide, d’après les expériences comparatives qui en ont été faites, paroit supérieure, dans l’usage des lampes, à toutes celles dont on se sert habituellement. Non-seulement elle donne une lumière plus vive, et elle produit moins de fumée que les huiles d’olives, de colza, de lin, de noix, etc., mais, à quantité égale, elle dure un plus long espace de temps. Elle est susceptible d’être employée dans les arts, sur-tout dans la fabrication du savon. Sa fane, ainsi que ses gousses, peuvent être données aux bestiaux comme un supplément de nourriture. (Lasteyrie.)


ARBALÈTE, (Chasse,) piège qui tire son nom de sa ressemblance avec l’espèce d’arme dont on se servoit beaucoup autrefois à la guerre, pour lancer des dards et des flèches. Quoique ce piège ne soit guères plus en usage que l’arme qui en a fourni le modèle, il est néanmoins des occasions où l’on peut encore l’employer avec avantage ; par exemple, pour prendre les loirs, les lérots et les autres animaux qui rongent les fruits des espaliers. On y place pour appât des noix sèches à demi-cassées, une pomme, une châtaigne, ou un bout de chandelle, etc., et on les arrange de manière que l’animal ne puisse y arriver que par l’arbalète elle-même.

Cet instrument est décrit et dessiné dans les deux Encyclopédies, et dans presque tous les ouvrages qui traitent de la chasse et du jardinage. Je me dispenserai de répéter ici une description déjà répétée tant de fois, avec d’autant plus de raison, que l’arbalète se vend toute faite chez les marchands. En augmentant la force des parties qui la composent, on peut la tendre aux animaux les plus vigoureux. (S.)


ARBRET. La chasse à l’arbret est une de celles qui se font au moyen de gluaux posés sur un jeune arbre, ou sur une branche assez rameuse, d’où est venu le nom d’arbret ou d’arbrot, sous lequel