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et dans le tuyau, où ils sont emportés par la fumée. Il propose de revêtir les côtés en tôle, et de leur donner une forme parabolique. Alors les côtés étant plus près du feu, ils s’échauffent beaucoup plus vite, réfléchissent plus de rayons, et des rayons beaucoup plus chauds, qui, tombant sur les côtés, sont renvoyés dans la chambre.

M. Ganger ne s’est pas contenté de faire ces divers changemens, qui ont l’avantage de donner plus de chaleur et un libre cours à la fumée ; il a fait circuler l’air extérieur à travers les plaques échauffées de l’âtre et des côtés. Alors les portes et les fenêtres peuvent être parfaitement fermées, et l’air absorbé dans la combustion se trouve remplacé par de l’air chaud.

Gennetté fit connoître, en 1759, une nouvelle construction qui, placée au haut du toit, pouvoit en même temps servir à plusieurs cheminées, et s’opposer à la pluie, au vent, au soleil, et à toutes les autres causes qui font fumer. Il indique aussi, pour éteindre le feu, la disposition de deux plaques à charnières, dont une seule peut remplir le même but : ses procédés ont été bien peu mis en usage.

M. Lecarlier de Trolly propose d’exhausser de quatre pouces, par des briques, les côtes des cheminées exposés au midi et au couchant.

J’ai vu chez M. Porchon-Bouval, propriétaire très-éclairé du département de l’Oise, un appareil très-simple qui, depuis plusieurs années, a constamment préservé de la fumée sa jolie maison.

Au sommet de la cheminée, sur les côtés exposés à l’est et à l’ouest, il fait élever un muret carré, de la largeur du tuyau ; sa hauteur est proportionnée à l’ouverture, et à l’usage qui va être décrit ;

Dans l’intérieur de ce muret, et au milieu de chaque côté, on scelle un morceau de fer percé, au haut, d’un trou propre à recevoir un tourillon, étant soutenu à chaque bout d’une traverse de fer plat, qui va de l’un à l’autre muret : sur ce fer plat, percé de plusieurs trous, est appliquée une porte de bois léger, ou de tôle qui, clouée par le milieu, se trouve en bascule. Pour en faciliter le jeu, on attache par-dessus, et à une de ses extrémités, un morceau de plomb suffisant pour la tenir fermée de ce côté ; puis, pour ramener cette porte du côté opposé, on met en dedans un piton, auquel on attache un fil de fer qui descend jusqu’à l’orifice intérieur de la cheminée, d’où on le fait jouer à volonté. Le dessin de cette cheminée en fera comprendre très-facilement la disposition.(Voyez les fig. 7 et 8 de la Pl. V.)

Suivant M. Piault, les cheminées furent, le plus souvent, parce que le vent s’oppose à la sortie de la fumée, en la refoulant dans le tuyau. La construction qu’il propose n’est pas de soustraire la cheminée à l’action du vent, mais de la disposer de manière que la fumée puisse toujours trouver une issue, ainsi qu’on peut le voir à la fig. 9.

Nous avons examiné jusqu’à présent une grande partie des moyens qui doivent préserver de la fumée : nous allons faire connoître actuellement quelques unes des constructions dont le principal but est d’augmenter la chaleur.

L’immortel Francklin s’occupa quelques instans des cheminées, dont il a décrit les imperfections d’une manière extrêmement précise. Dans les cheminées ordinaires, la plus forte chaleur du feu qui est à la partie supérieure, monte directement dans le tuyau de la cheminée, et se dissipe en pure perte : le courant d’air qui se forme dans la cheminée est si fort, qu’il n’emporte pas seulement la chaleur du haut, mais du bas, du fond, et des côtés ; et, enfin, celle même que le feu pousse en devant, dont les rayons se portent dans la chambre, est continuellement ren-