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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/97

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ner son état, et donner de la nourriture aux abeilles. Est-il fermé ? il est tellement adhérent que tout passage est interdit aux souris et aux autres animaux nuisibles.

Le plateau est terminé en devant par un rebord en forme de bec, qui fait partie des planches dont il se compose. Ce rebord doit avoir trois à quatre pouces de longueur, et former dans son milieu une rigole propre à l’écoulement de l’eau, et à servir aux abeilles de sentier pour arriver à la ruche ; cette rigole est en effet la continuation et le supplément de la porte d’entrée, qu’à l’aide d’une coulisse on bouche à volonté. Dans toute la circonférence du plateau, à deux pouces de distance du bord, on pratique une élévation d’environ six à sept lignes de largeur, et de là partent deux glacis : 1°. l’un intérieur, qui va aboutir à la plaque de fer dont nous avons parlé ; 2°. l’autre extérieur, qui descend jusqu’au bord du plateau. Le premier sert au nettoiement de la ruche : la destination du second est de procurer l’écoulement de l’eau de la pluie et de la neige.

Ce plateau ou tablier contribue donc, par sa forme heureuse, et sa construction bien entendue, à la propreté de la ruche, ainsi qu’à sa salubrité, et, sous ce rapport, mérite d’être accueilli par les agriculteurs.

Ruche à ruchette. On a donné ce nom à une espèce de ruche à hausses qui figure une ruchette ou petite ruche. Elle se rapproche de celle de M. Lombard, dont nous donnerons ci-après la description ; ses avantages sont d’être simple, peu coûteuse, et commode pour la récolte.

Elle est faite avec des cordons de paille, ayant pour base un cercle de bois qui règle son diamètre. Le haut est terminé par un couvercle, aussi de paille, que l’on a percé de manière à recevoir une petite ruche de même matière, mais moins haute, et d’un moindre diamètre. Cette ruchette a un couvercle de paille plein qu’on ôte à volonté, et lorsque le moment est arrivé de recueillir la cire et le miel ; elle s’enlève pour être remplacée par une autre ruchette vide.

Ruche coupée. M. Serain, qui en est l’auteur, a voulu, par une disposition particulière, perfectionner les ruches à hausses et celles dites à la Gélieu, et cette disposition consiste à poser les hausses ou boîtes, non au dessus, mais derrière les unes des autres. Cette ruche est ainsi composée de plusieurs boîtes d’un pied en carré dont le dessus est couvert d’une planche, et qui, devant et derrière, sont percées d’une ouverture ronde ou carrée de deux ou trois pouces de diamètre, de manière que toutes les boîtes réunies offrent entr’elles une communication, et que chacune constitue une ruche à part.

L’auteur avoit entrevu, dans cette disposition nouvelle, l’avantage de rendre la récolte plus facile, ainsi que la formation des essaims artificiels, et l’expérience qu’il en a faite a répondu à son attente.

Ruche de M. Chabouillé. Jusqu’ici peu connue, cette ruche nous a paru cependant digne de l’être, à raison tant de la simplicité de sa construction, que de l’utilité dont elle peut être pour les cultivateurs qui emploient de préférence aux autres les ruches à hausses.

Celle-ci est également à hausses, et se fait en paille ; en voici la figure et la description :

Planche I, Figure 1. La ruche vue en dedans, posée sur son plateau.

Fig. 2. La ruche vue en dehors.

Fig. 3. La ruche revêtue de son surtout de paille.

Fig. 4. Moule de bois qui sert à la fabrication de la ruche.

Fig. 5. Alène propre à percer la paille pour y introduire le lien d’osier.

Fig. 6. Filière dont l’usage est de déterminer la grosseur des liens de paille.