des profondeurs, et au delà de dix mètres (ou trente pieds environ.)
La pompe foulante aspirante ordinaire, ne peut élever l’eau à plus de trente-deux pieds.
Le bélier hydraulique de M. Mongolfier est une machine tellement ingénieuse, qu’il a fallu, pour croire à ses effets, la voir marcher et agir ; mais elle est dispendieuse, ne peut être exécutée et entretenue que par des artistes habiles. Il faut la réserver pour les entreprises publiques, ou pour les jardins de luxe. On peut, par son moyen, obtenir avec la plus petite chute d’eau, des jets d’eau très-agréables, ou porter l’eau à de très-grandes hauteurs : mais je ne puis conseiller de confier cette machine aux mains inhabiles des habitans de nos campagnes. Au reste elle est si généralement, si honorablement connue aujourd’hui, que je me dispenserai de le décrire.
La planche II représente une machine très-simple pour élever des eaux à une grande hauteur.
Mais on ne peut dissimuler que tous ces instrumens hydrauliques ne sont utiles que pour des terrains de peu d’étendue, et ne procurent qu’un volume d’eau déterminé.
Le moulin ou polder hollandais est le moyen par excellence pour enlever les grandes masses d’eau ; mais il est bien peu de terrains en France qui puissent supporter la dépense de la construction et celle de l’entretien de cette machine. Il faut donc diriger toute son industrie vers les moyens de s’en passer.
Rozier, ayant parlé de l’irrigation des jardins, et les mêmes principes pouvant s’appliquer aux prairies de peu d’étendue, je me suis renfermé dans mon objet, l’irrigation des dessèchemens.
Je terminerai cet article par la description d’un compas très-simple pour donner une pente uniforme au terrain, aux canaux, aux saignées, sans recourir aux niveaux d’eau, etc. ; car nous n’oublierons jamais que c’est pour des cultivateurs que nous écrivons, et non pour des gens de l’art.