tiges, et dont les plantes pourront servir aux remplacemens et à de nouvel les plantations. »
La julienne, que l’on peut regarder comme une plante nouvelle pour notre agriculture, mérite donc d’occuper une place distinguée, par la facilité et le peu de dépense de sa culture, par sa constitution robuste qui la fait résister aux intempéries des saisons et aux attaques des animaux rongeurs ; par l’abondance de l’huile qu’elle produit ; pourquoi n’ajouterai-je pas aussi, par l’agrément et la bonne odeur de sa fleur ? En effet, dans quelque genre que ce soit, n’est-il pas raisonnable, quand on le peut sans nuire à ses intérêts, de donner la préférence aux objets qui, réunissant l’utile à l’agréable, présentent cet utile dulci, recommandé par Horace, que nous recherchons avec empressement, et qu’il est si difficile de rencontrer ? (S.)
Labour a bras d’hommes, (Jardinage pratique.) Labourer, c’est retourner la terre, la diviser, l’ameublir, pour enterrer les engrais qui doivent la fertiliser et l’épurer des substances étrangères qui pourroient empêcher l’extension des racines, ou nuire aux plantes. Rozier a tracé longuement le labour exécuté par les diverses charrues connues alors : mais il a effleuré légèrement les opérations du défonçage et du labour avec les outils mus à bras d’hommes. Suppléons à cette lacune, et traçons ici la meilleure manière d’employer chaque outil, soit pour le défonçage, soit pour les simples labours.
Défoncer un terrain, c’est le fouiller pour la première fois, afin de le rendre perméable aux racines des végétaux qui doivent y être semés, aux météores et aux engrais. On y emploie, dans les grandes cultures, la charrue à coutre et sans soc ; mais, dans les jardins, cette opération est faite à bras d’hommes, au moyen du hoyau, de la bêche, de la tournée ou du pic. Voyons la manière dont on doit opérer avec chacun de ces instrumens.
A la bêche. On emploie la bêche dans les jardins, pour défoncer des terrains dont le sol n’est ni dur, ni trop pierreux. Dans les terrains en friche, la jauge doit être ouverte aussi large que profonde ; les pierres doivent être rejetées soigneusement du sol, ainsi que les racines des plantes traçantes, comme le liseron, le chiendent, etc. : des terrains ainsi préparés conviennent à presque tous les légumes annuels ou bisannuels.
Au hoyau. Cet instrument convient dans les terrains d’une culture graveleuse. Les ouvriers ouvrent une jauge de deux pieds de largeur sur le terrain à défoncer ; sa profondeur varie suivant la nature des végétaux que l’on se propose de cultiver. Si ce sont des plantes annuelles, dix à douze pouces suffisent ; si ce sont des plantes vivaces ou bisannuelles, à racines pivotantes, la jauge doit avoir quinze à dix-huit pouces de profondeur ; il convient de donner au défonçage trente pouces.
La jauge ayant été arrêtée tant en largeur qu’en profondeur, elle doit se continuer uniformément, si une variation bien sensible dans l’épaisseur de la couche végétale ne force à quelques modifications dans sa profondeur. À mesure qu’une certaine quantité d’ouvriers pioche le terrain, émiettent les mottes au fond de la jauge d’autres enlèvent la terre avec des pelles, la jettent derrière eux sur la crête des terres sorties de la jauge, et l’étalent ; de manière que s’il s’y trouve des pierres, des racines et autres corps étrangers, ils coulent au fond de la jauge, et s’y trouvent couverts par les terres fines qui viennent nécessairement se répandre, par une suite de leur moindre pesanteur, sur la surface du sol.
A la tournée. Cet outil doit être employé dans les sols durs et pierreux, dans ceux où