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difficile à apprivoiser que la grise. Les perdreaux que l’on fait éclore sous la poule, demandent des soins infinis et languissent presque toujours. Il faut tenir celles que l’on prend adultes, dans des volières garnies de toile pour les empêcher de se tuer. Elles ne se plaisent pas dans tous les sites, et on les transporteroit vainement dans un autre canton, où elles ne trouveroient pas des objets analogues à leurs goûts. On distingue les jeunes de l’année à la pointe qui termine, comme dans les grises, la première penne de l’aile : les vieilles ont de plus les pieds semés d’écailles blanchâtres. On trouve dans cette espèce des familles de grosseurs différentes ; celles qui habitent les lieux élevés et les bois, sont les plus grosses de toutes. Il y en a une très-grosse race dans les montagnes du Dauphiné, qui est connue sous le nom de rochaffière. C’est de ce même pays que nous viennent les bartavelles, que des ressemblances de formes et d’habitudes ont fait considérer par les gens peu instruits, pour des espèces de grosses perdrix rouges. Mais aujourd’hui les ornithologistes ont établi la ligue de division qui les sépare. Ces oiseaux sont très-difficiles à chasser, à cause des sites âpres et impraticables où ils se plaisent. Le froid les fait descendre plus près des habitations : c’est alors qu’on peut en tuer quelques unes au fusil dans les petits bois, les bruyères et les broussailles. Mais en général, celles qui parent nos tables, sont venues périr dans les pièges que leur tendent les paysans des contrées où elles sont communes. (S.)


PHARMACIE. C’est une science qui apprend à connoître, choisir, préparer, composer et conserver les médicamens.

Elle tient de l’histoire naturelle la connoissance de leurs caractères extérieurs ;

De la physique, des observations sur leurs propriétés et les phénomènes qu’ils présentent ;

De la chimie, les instrumens et les procédés par lesquels elle s’assure de leurs parties constituantes.

Toutes les substances qui, prises intérieurement ou appliquées extérieurement, produisent un effet salutaire, sont comptées au nombre des médicamens.

Ils sont simples ou composés :

Les premiers s’emploient seuls comme la nature les donne, ou préparés de manière à n’être altérés que le moins possible.

Les seconds sont des mélanges ou des combinaisons plus ou moins durables.

On les divise en médicamens officinaux, et en médicamens magistraux.

Les médicamens officinaux sont ainsi nommés, parce que confectionnés dans la saison favorable, d’après les formules écrites dans les dispensaires connus ou adoptés, ils peuvent être gardés pendant un certain temps.

Les autres sont ceux qui se préparent journellement et souvent au chevet du lit des malades, et qui doivent être employés sur-le-champ.

On les divise en médicamens internes et en médicamens externes ; mais cette division n’est pas exacte, puisque souvent un remède interne est employé extérieurement, et vice versâ.

Récolte, dessiccation et conservation des plantes.

Récolte. Le printemps invite à faire la récolte des plantes indigènes ; la liste de celles à employer dans les hospices ne doit pas être étendue : à peine en faut-il une centaine ; encore, il en est quelques unes dont il ne faut faire qu’une foible provision, tandis que d’autres doivent être recueillies avec surabondance ; il s’agit donc de calculer l’emploi de chacune d’elles, et de faire en sorte que ce calcul soit toujours la mesure de la collection. On se bornera