Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/496

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les répand sur les prairies, il faut avoir soin de les réduire en molécules plus fines que lorsqu’on les destine aux terres labourées. Cet engrais est très-propre aux jardins, et à la culture des arbres et des vignes. Lorsqu’on veut s’en servir pour les arbres, on déchausse le pied du sujet, et l’on jette, autour du tronc et sur les racines, quelques pellées de plâtras, qu’on recouvre de terre. Lorsqu’on les répandra sur les champs, on en diminuera la quantité, en raison de ce qu’ils auront été pulvérisés en molécules plus ténues ; si la dose étoit trop forte, la végétation des plantes seroit troublée dans sa marche, au lieu d’être aidée par cet engrais. Si on l’emploie en gros fragmens, ses effets seront plus durables, et, dans ce cas, on en mettra une quantité à peu près égale à celle du fumier ordinaire.

On pourra aussi les faire entrer dans la composition des fumiers ; mais alors il faut les broyer très-fins et les faire passer à la claie.

Ces matières doivent être employées aussitôt qu’elles sont retirées des constructions, ou bien, dans le cas où les circonstances ne le permettroient point, il faudra les entasser dans un lieu couvert, afin de les mettre à l’abri. Si elles étoient baignées par les pluies avant d’être transportées dans les champs, l’eau leur enlèveroit les sels dont elles sont imprégnées, et elles perdroient une grande partie de leur activité.

La saison la plus favorable pour les répandre, est la fin de l’automne et le commencement de l’hiver. Les pluies de l’hiver dissolvent les parties salines qu’elles contiennent, les disséminent dans le sol, et les disposent à agir sur les plantes à l’époque de la végétation. D’ailleurs, les labours d’automne et de printemps les divisent et les mélangent d’une manière plus intime avec le sol. (Lasteyrie.)


PLOMBAGES. (Agricul. prat.) Il ne suffit pas d’enterrer les graines après les avoir semées, il faut encore qu’elles soient un peu comprimées en terre, afin qu’elles ne se trouvent pas dans de petites cavités, où elles ne se touchent que par quelques unes de leurs parties. On se sert, pour cet effet, de différens moyens, en raison de la nature des graines semées et de celle des terres dans lesquelles les semis ont été faits.

Dans les terres fortes, argileuses et humides qui se battent et ne se plombent que trop par l’effet des pluies, on se contente de passer le dos de la herse sur le semis après qu’il a été hersé en différens sens. Il est même plusieurs agriculteurs instruits qui se dispensent de cette pratique pour leurs semis d’automne dans les terres fortes et sous un climat humide. Les pluies abondantes qui surviennent dans cette saison sont plus que suffisantes pour plomber la terre et l’affermir autour des graines.

Aux rouleaux. Le rouleau de bois est l’ustensile le plus généralement employé dans les campagnes pour plomber la terre qui recouvre les semis de plantes céréales et autres qui se cultivent en grand dans les champs.

On l’emploie plus particulièrement dans les terres meubles, onctueuses et fraîches. Il plombe cette nature de terre sans trop la durcir, et l’empêcher d’être traversée par les feuilles séminales des graines que le champ renferme.

Pour les semis printaniers dans les terres sablonneuses et légères, sous un climat sec et chaud, le rouleau en pierre doit être préféré : il affermit davantage la terre, et la rend plus susceptible de conserver l’humidité nécessaire aux plantes qu’elle doit nourrir ; malheureusement cet ustensile est trop peu en usage dans la plus grande partie de la république.

On se sert encore du rouleau de pierre