lement, et enfin les lèvres en sont quelquefois affectées.
Ces pustules, comme tous les exanthèmes de ce genre, commencent par des points d’abord peu sensibles, dont le lieu est marqué par de petites duretés que l’on sent sous le doigt ; elles grossissent peu à peu ; l’épiderme se fend et laisse épancher la matière purulente et quelquefois séreuse qu’elles contiennent ; celle matière se dessèche et forme des croûtes qui tombent en poussière, et la maladie est ainsi terminée. Ce qu’il y a de constant ici, est la diminution graduelle des symptômes à mesure que l’éruption commence, en sorte qu’étant entièrement achevée, l’animal reprend son premier type de santé, sauf néanmoins l’engorgement des extrémités qui se dissipe aussi peu de temps après.
C’est aux environs de Paris que cette maladie est appelée rafle ; elle a été observée, en l’an 12, à la Chapelle-St-Denis, à la Villette, aux Prés-St-Gervais, a Ivry, etc., par les vétérinaires Langlois[1] Bruneau, du Loiret ; Auberry, de la Seine-Inférieure[2] ; et Damoiseau, d’Eure et Loir, pendant le temps de leurs études, où ils furent envoyés par l’École, suivant l’ordre du conseiller d’état préfet de police, pour visiter tous les animaux des cantons ruraux du département de la Seine ; le sieur Blavette, vétérinaire de l’Orne[3], l’a vue aussi, et traitée, en l’an 10, aux environs de Dourdan.
On voit des étables de six, douze, quinze vaches, où toutes les bêtes en sont affectées.
Celle maladie est plus fréquente à la fin de l’été. Il semble que son nom de rafle lui viendroit de ce qu’on l’auroit vue être la suite de la rafle des grappes de raisin qu’on donne à manger aux vaches. Cependant la vérité est que ce sont surtout les feuilles de vignes qu’on leur présente.
On fait encore manger aux vaches, alors, de la luzerne verte, des tavelures de jardins et de vignes ; tous ces alimens, très-savoureux, échauffans, âcres même, paroissent être la cause de cette maladie qui, cependant, n’est point dangereuse.
Les nourrisseurs se contentent de frotter avec des corps gras les lieux qui sont le siège des pustules.
Traitement préservatif et curatif. Le traitement de cette maladie doit être très-simple ; il faudroit néanmoins plutôt la prévenir que de l’attendre, vu que les efforts critiques qu’elle exige nuisent au service des animaux, et que les circonstances particulières qui font naître les maladies épizootiques, pouvant se joindre à ces dispositions, deviendroient plus funestes.
D’après tout ce qui précède, on voit qu’il est extrêmement facile de prévenir celle maladie ; il suffit de donner peu à peu, aux animaux, les fourrages dont il a été parlé, et d’être d’abord très-réservé sur la quantité ; on doit commencer par le quart de la ration pour vingt-quatre heures, augmenter ensuite à un sixième, et aller ainsi successivement, en sorte cependant que l’animal ne soit jamais entièrement nourri de ces alimens.
Lorsque la maladie existe, il faut suspendre le régime qui l’a occasionnée, et mettre l’animal à la diète la plus sévère ; tout ce qu’il peut manger alors ne peut que lui être nuisible, attendu que la digestion est interrompue ; on ne doit lui donner que de l’eau blanche, sur un seau de laquelle ou aura ajouté quatre onces de sel commun et une once de sel de nitre ;