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de la canne à sucre sécrètent une grande quantité de corps sucrés ; les tiges des plantes annuelles dicotylédones contiennent également des membranes muqueuses, qui sécrètent des sucs muqueux, telles sont les tiges de laitue, de chicorée.

Membranes muqueuses des racines. Les racines contiennent aussi des membranes muqueuses. Celles des betteraves sécrètent une grande quantité de corps sucré ; celles des pommes de terre, du manioc, sécrètent de la fécule.

Membranes muqueuses de la peau. La peau est également composée de membranes muqueuses, qui sécrètent différens sucs.

Toutes ces diverses membranes muqueuses végétales sont composées comme celles des animaux. Leur tissu est analogue à celui des glandes, et en remplit les fonctions.

Du système des membranes fibreuses. Les membranes fibreuses sont une des portions considérables de l’organisation végétale. On les distingue particulièrement dans le liber.

Le liber ou livret, qu’on appelle encore couches corticales, est composé de membranes fibreuses qu’on détache avec beaucoup de facilité dans certains végétaux ; telle est l’écorce du tilleul, dont on fait des cordes, des nattes. Les tissus du chanvre, du lin sont des membranes fibreuses d’une grande finesse, et qui ont beaucoup de force. Leur éclat approche de celui de la belle amiante. Dans la lagette ou bois dentelle, (fig 5) le liber forme une membrane fibreuse, assez fine pour qu’on puisse l’employer comme manchettes à dentelle. Ses fibres sont entre-croisées, et lorsqu’on les tire dans le sens de la largeur, elles laissent des mailles vides qui sont presque rhomboïdales. Un tissu cellulaire très-fin en occupe les vides. Mais, dans leur état naturel, ces vides n’existent pas.

Toutes ces fibres chez les végétaux, comme chez les animaux, sont composées de différens vaisseaux réunis. Ils sont très-apparens dans les fibres du bois.

Du système des membranes kératiques. On trouve, chez les.végétaux, des membranes qui ont une apparence cornée : c’est ce que l’auteur appelle membranes kératiques ; telles sont les valves qui enveloppent les graines de la pomme, de la poire, du coin. Ces membranes forment le placenta de ces graines.

Du système nucléen. Les noyaux de plusieurs fruits, tels que les cerises, les prunes, les amandes, les pêches, les abricots sont d’une nature particulière, et leur tissu ne peut se rapporter à aucun autre : il est grenu, serré, compacte, très-fragile, et a beaucoup d’analogie avec celui des os des animaux.

Du système des membranes fibro-séreuses. Ces membranes tiennent de la nature des membranes fibreuses et de celle des membranes séreuses. Les membranes qui, chez les crucifères, occupent le milieu de la silique, paroissent de cette nature. Elles sont fibreuses, et sécrètent une liqueur séreuse pour lubrifier les semences.

Du système des membranes fibro-muqueuses. L’auteur place parmi les membranes fibro-muqueuses, les membranes des écailles, des boutons de certains arbres, des peupliers, particulièrement celui qui fournit le baume tacamhaca. Le tissu de ces écailles est fibreux, et elles sécrètent des liqueurs muqueuses extractives.

Du système des membranes séro-muqueuses. Ces membranes tiennent de la nature des séreuses et des muqueuses ; telles sont les membranes qui forment l’amnios des graines.

Du système des membranes des galles. Plusieurs espèces d’insectes piquent la surface des parties tendres des végétaux, pour y déposer leurs œufs. Ces piqûres y font venir des protubérances qu’on appelle galle ; c’est ce que l’auteur appelle système gallin. Ces galles sont de deux espèces.

Les unes sont solides et paroissent composées d’une substance analogue à la substance médullaire, dans laquelle se trouvent de petites cavités où sont logées les larves de ces insectes.

Les autres sont composées de membranes plus ou moins fines, qui forment des poches où sont logés les insectes qui les ont produites : telles sont les galles de l’érable. Elles forment des tissus plus ou moins considérables, qui renferment souvent une liqueur sucrée dont se nourrissent les insectes et principalement les pucerons.

Du système des membranes des cicatrices. Lorsqu’on blesse quelques parties du végétal, il s’y forme une cicatrice dont le tissu est d’une nature particulière : c’est la membrane des cicatrices. Elle a beaucoup de rapport avec la membrane des cicatrices des animaux. Elle est composée de divers vaisseaux qui ont été brisés et se sont rapprochés. Un calus se forme par la réunion de tous ces vaisseaux. On le nomme souvent bourrelet. Il paroît formé comme le bourrelet des plaies des animaux, par une substance grenue qui prend ensuite de la consistance.