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Du reste, la maladie sera traitée en avant égard à ses complications. Si de fortes raisons font soupçonner l’existence de vers dans l’estomac ou dans les intestins, on ajoutera, aux premiers breuvages prescrits, l’huile empyreumatique animale, distillée avec l’essence de térébenthine, (Voy. Huile empyreumatique) à la dose d’une cuillerée à bouche, le matin et autant le soir.

Si la fluxion périodique venoit à attaquer un certain nombre de chevaux, dans un régiment, par exemple, et qu’on eût à craindre son invasion sur beaucoup d’autres, on tâcheroit de distinguer ceux qui y sont plus disposés, et on leur appliqueroit une partie du traitement précédent, c’est-à-dire les sétons, les laxatifs, etc., mais sans avoir recours à la ponction de l’œil.


CHAPITRE VII.

Soins et régime auxiliaires du traitement curatif. On recherchera particulièrement quelles sont celles des causes dont l’activité a été plus considérable sur les individus que l’on traité, et l’on s’attachera d’abord à en faire cesser l’influence.

Dès l’apparition des premiers symptômes, on retranchera à l’animal au moins la moitié de la ration d’alimens solides, et si le paroxysme est très-violent, ils seront supprimés totalement. L’eau blanche nitrée lui sera présentée à discrétion ; on lui fera prendre des lavemens émolliens, matin et soir ; on le tiendra couvert et à l’abri de tout courant d’air ; il sera promené au pas, étrillé et bouchonné deux fois par jour.

À mesure de la diminution des symptômes, on ramènera, par degrés, l’animal à la ration accoutumée ; et les effets de tout le traitement étant suffisamment avancés, on le remettra peu à peu aux travaux ordinaires. (Ch. et Fr.)


FORÊTS, (restauration des) Addition à l’article Forêts, de Rozier.

De toutes parts on se plaint de la disette des bois, du déboisement des montagnes, et de la détérioration des forêts, par la fréquentation des bestiaux, et les abus de jouissance ; en sorte qu’en France la quantité de bois n’y est plus aujourd’hui en proportion avec les besoins de son immense population.

Malgré les précautions salutaires que l’ordonnance de 1669 avoit prescrites contre ces abus, on reconnoissoit déjà, à l’époque de la révolution et depuis la date de cette ordonnance, une diminution d’environ un tiers dans la consistance de ses bois et forêts[1]. Pendant la révolution, les précautions ont été négligées en partie, quelques unes même ont été abolies, et l’état actuel des bois et forêts de la France en est le fâcheux résultat.

Leur restauration est donc d’une bien grande importance pour la prospérité générale et particulière de la France.

Le gouvernement connoît cette importance, et s’occupe avec activité de la restauration des bois nationaux ; mais il n’est pas seul propriétaire des bois de la France, (il n’en possède tout au plus que la moitié) et, pour faire cesser la disette de bois qu’elle éprouve, il est nécessaire que tous les autres propriétaires puissent concourir également, chacun suivant ses facultés, à la restauration de leurs bois.

Pour parvenir à ce résultat, deux conditions nous paroissent indispensables à remplir : la première est de faire connoître à tous les propriétaires les procédés les plus économiques qu’ils doivent employer pour restaurer leurs bois ; nous allons essayer de les exposer d’après notre popre expérience. La seconde dépend du gouvernement : elle consiste à procurer aux propriétaires de bois, placés dans des localités éloignées des lieux de grande consommation, des débouchés assez avantageux pour les indemniser suffisamment de leurs avances et de leurs soins.

Ces deux conditions sont très-natu-

  1. Motifs du projet de loi sur les droits d’usage, dans les forêts, par M. de Fermont, conseiller d’état.