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XLV. — CONTRE THÉODORE DE MOPSUESTE.



Maïouma de Gaza ; ils y achevèrent le cours de leur confession et moururent. Cette bienheureuse et prophétesse, revêtue de Dieu et remplie de la plénitude de la grâce de l’Esprit-Saint, était morte quant au corps et vivait quant à l’esprit, et on peut dire en vérité qu’ayant choisi la bonne part[1] elle a sa demeure au ciel.

XLV. — (Notre) bienheureux Père nous parlait de deux saints personnages, anciens moines de Cilicie, Torquatus[2] et Hermogène, qui allèrent à la cour[3] au temps où il s’y trouvait et qui lui racontèrent (ce qui suit) : L’impie hérétique Théodore, évêque de Mopsueste, partisan des deux natures, qui fut avec Diodore le maître de Nestorius[4], entra dans une telle fureur contre Dieu qu’il rejeta, de sa propre initiative[5], les lettres qui sont dans les Actes des Apôtres et l’Évangile de (Saint) Jean[6] ; et quand nous allâmes le trouver et que nous le reprîmes, il nous blâma en disant : « Ce n’est pas l’affaire des moines de discuter de semblables questions » et il nous renvoya ainsi couverts de honte. Trois jours après il mourut, possédé par le démon et se dévorant lui-même[7].

  1. Cf. Luc, x, 42.
  2. Cf. Clermont-Ganneau, loc. cit., p. 237 : Τορϰουᾶτος.
  3. Ad comitatum. Cf. supra, p. 85, n. 3.
  4. Cf. M. Brière, La légende syriaque de Nestorius, Paris, 1910, p. 17 et 18-19.
  5. Ou « qu’il expliqua d’après son propre sens ».
  6. Théodore aurait dit que les lettres catholiques « qui suivent les Actes » dans beaucoup de mss. (avant les lettres de St Paul), ne sont pas des Apôtres. Cf. Oriens Christianus, Rome, t. III (1903), p. 555.
  7. Comparer à la mort de Nestorius, chap. xxxiii et xxxvi, et à celle du pape Agapet, P. 0., II. 288.