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LII. — MORT DE LÉONTIUS D’ASCALON.



et arriva à Ascalon durant la nuit dès qu’il apprit la colère de ses habitants, il se retira à Chypre. Quand il y fut mort, ses familiers le prirent et s’efforcèrent en secret de le ramener à Ascalon et de l’y enterrer la nuit ; ayant (donc) trouvé un navire qui venait de la cour[1], ils l’y déposèrent. Or, il y avait sur le même navire le corps d’un cocher[2] qui était d’Ascalon et qui avait été appelé à Constantinople où il avait exercé sa profession d’une manière remarquable. Après sa mort, les siens l’oignirent de miel, le mirent dans un cercueil[3] de plomb, et ils le faisaient parvenir à sa famille. Mais, comme une tempête violente survint en mer, que les vagues s’élevèrent et que l’équipage se trouvait en péril[4] de mort, les matelots[5] sortaient et jetaient une partie du chargement, cherchant par là à s’alléger d’autant. Sur ces entrefaites, ils songèrent à jeter aussi le corps du cocher et à ne garder que celui de l’évêque, à cause de l’honneur dû à l’épiscopat. Mais la justice de Dieu dirigeant tout cela, les matelots[6], affolés par les vagues et la tempête, jetèrent à la mer le corps de Léontius en place de celui du cocher[7]. Quand ils eurent terminé leur voyage par mer et qu’ils furent arrivés à Ascalon, ils mandèrent secrètement les pa-

  1. E comitatu, cf. p. 85, 97.
  2. Ἡνίοχος, sic infra.
  3. Γλωσσόϰομον.
  4. ϰίνδυνος.
  5. Nautae.
  6. Nautae.
  7. Ceci a été porté dans l’Histoire de Dioscore, Paris, 1903, p. 145.