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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



as été chargé de l’en débarrasser. » Et comme le saint s’excusait en disant : « Je ne puis pas faire cela, car c’est une œuvre qui est au-dessus de mes forces et, pour tout dire, au-dessus des forces humaines », l’ange (cependant) ne cessait pas de le presser jusqu’à ce qu’il l’eut contraint de prendre la pelle, comme pour purifier la terre.

Après cette vision, l’abba Isaïe sortit dès l’aube de sa cellule et vint trouver le bienheureux à Maïouma[1] ; il le vit et, après avoir échangé leurs saluts, il lui raconta cette vision et il retourna à sa cellule.

Quelle serait la réalisation de cette vision, Dieu seul qui est sage et connaît tout, le savait ; mais le temps qui vient[2] en témoigne manifestement.

LXV (bis)[3]. Le bienheureux Timothée, archevêque d’Alexandrie et confesseur[4], pendant son séjour en Chersonèse, raconta (ce qui suit) à l’abba Jean qui lui fut envoyé par les Pères orthodoxes de Palestine et par l’abba Pierre évêque

  1. Avant le départ de Pierre pour l’Égypte, car, après son retour, il ne semble plus avoir séjourné à Maïouma, mais à Πέλεια (ou Hamâmé), à dix stades d’Ascalon, vers 476, cf. Raabe, p. 77-78 ; Clermont-Ganneau, Études d’arch. or., t. II, p. 2-9. C’est sans doute là qu’Isaïe est venu le trouver en 474, supra, p. 27, note 4. Plus tard, Pierre a demeuré à Magdal Touta (Thabata), au sud de Gaza, où Isaïe, qui demeurait alors à Beit-Dalta, venait encore le voir, cf. Raabe, p. 101-103 ; Clermont-Ganneau, loc. cit., p. 9-14.
  2. Cf. supra, fin du chap. LIII.
  3. A porte deux fois le numéro LXV ; aussi à partir d’ici sa numérotation retarde d’une unité sur celle de B.
  4. Sur Timothée Ælure, son ordination par deux ou trois évêques (dont l’un était Pierre l’Ibère) et le meurtre de Protérius, voir les lettres des évêques égyptiens dans Labbe, Conciles, IV, 891 sqq. Voir aussi Land, III, livre iv, ch. xi ; Évagrius, Hist. eccl., ii, 8 ; P. O., II, 222, et supra, ch. vii et xxvi.