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LXXXVII. — CONTRE CHALCÉDOINE.



après la mort de l’abba Romanus[1], Timothée, l’un d’eux, tomba malade de la maladie qui devait être la dernière pour lui, et, après sa mort, les frères le prirent, selon la coutume, le lavèrent et le placèrent sur un banc[2]. Quand ils allaient l’enterrer, il se leva brusquement et s’assit, au grand étonnement et à la grande stupeur de tous. Beaucoup de moines accoururent avec l’archimandrite d’alors et ils lui demandaient si véritablement il était mort et comment il était ressuscité après sa mort. Il leur dit qu’il était réellement mort, qu’il avait été conduit au lieu du jugement et de la justice et qu’il avait été appelé pour être jugé. En disant cela, il pleurait amèrement, poussait des gémissements et s’écriait : « Ô exactitude, ô exactitude, ô exactitude ! vous m’êtes témoins que j’ai eu bien soin, quand j’étais avec vous, de ne scandaliser l’esprit d’aucun des frères bien que j’aie été négligent en tout. Cependant ce n’est pas pour cela que j’ai pu trouver miséricorde et aide à cette heure et échapper aux tourments, mais c’est pour avoir conservé sans tache la foi orthodoxe et pour m’être éloigné depuis mon enfance jusqu’à cette heure de la société des renégats de Chalcédoine. »


  1. Il s’agit donc sans doute du monastère voisin d’Éleuthéropolis, fondé vers 457, à deux milles du prophète Zacharie, sur le territoire du village de Kefar Tourban qui appartenait à Eudocie. Cf. R C, t. V (1900), p. 272 et supra, ch. xxxix. Avant 512, le supérieur se nommait Marnas, P. 0., t. II, p. 107, 366 ; et de 513 à 518, il se nommait Kupraxios et plus tard Théodore, cf. Brooks, Select Letters of Severus, t. I, p. 477 ; 181.
  2. Scamnum.