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JEAN RUFUS — PLÉROPHORIES.



l’annoncer au monde en ce lieu. (Mais) il ne faisait que verser des larmes.

J’allai souvent le trouver pour connaître par moi-même sa pureté et pour m’instruire à sa seule vue, quand j’avais le désir d’être instruit. Il était orthodoxe[1] et zélé au point de vue de la foi il attaquait beaucoup les Nestoriens et il détournait d’eux son visage ; à la fin il fut durement brisé de coups par eux, comme je l’ai appris après mon départ, et, affaibli par ces coups, il mourut, rendant témoignage (à la foi orthodoxe).

LXXXIX. — À la même époque, il y eut un évêque de Qennesrin, nommé Nonnus[2] ; il portait depuis son enfance le joug de la vie monastique et il pratiquait l’ascétisme à un haut degré dans le grand et célèbre monastère d’abba ‘Aqiba (situé) à côté de la ville ; à la fin il devint directeur et archimandrite de ce monastère. Au temps de Martyrius[3], nestorien et évêque, qui fut chassé d’Antioche pour hérésie évidente, alors qu’il se produisit de nombreuses disputes dans la ville, l’évêque Nonnus dont il a été question plus haut, se montra plein de zèle. Comme il était encore archimandrite, il prit ses moines, vint à Antioche et fut d’un grand secours aux orthodoxes[4] jusqu’à ce que

  1. ὀρθόδοξος.
  2. Nâounâ ou Néônâ partout, mais Michel porte ܢܘܢܐ qui traduit en général Nonnus. Aucun évêque de nom analogue ne figure d’ailleurs à cette date à Chalcis (Kennesrin) dans Le Quien, Oriens christianus, II, 786.
  3. Patriarche d’Antioche de 460 à 468 (ou 470).
  4. ὀρθόδοξοι.