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LXXXIX. — CONTRE LES CHALCÉDONIENS.



dans le Christ la confusion, le mélange, la dualité et autres choses analogues que nos Pères orthodoxes rejetèrent ensuite. Si quelques-uns des saints Pères les ont dites, en toute simplicité assurément, ce ne fut pas pour professer qu’il y eût deux fils, ou deux personnes[1], ou deux Christs ou deux natures, mais ce fut pour établir et pour affirmer que l’Incarnation était véritable et complète, comme nous l’apprenons par leurs écrits et leurs livres. Cependant, à cause des hérétiques[2], qui s’appuyaient ouvertement sur de semblables paroles comme si elles eussent confirmé la perversité de leurs opinions, c’est d’une manière absolue, comme je l’ai dit, que les Pères orthodoxes rejetèrent ces locutions ainsi ils n’admirent pas que l’on affirmât deux natures après l’union et encore que l’on dît, en donnant la Sainte Eucharistie, cette seule parole : « le corps du Christ », mais bien : « le corps du Dieu Verbe », et : « le corps du Christ Dieu Verbe et notre Sauveur », ainsi que l’a enseigné le vénérable Cyrille dans l’explication du chapitre XI[3], comme le vénérable Timothée dans le traité qu’il a composé sur la lettre[4] de Léon et le concile de Chalcédoine. Quelques-uns du clergé d’Antioche au temps où l’hérétique Martyrius dirigeait encore l’Église, en vinrent à un tel degré d’im-

  1. πρόσωπα.
  2. ἅιρετικοί.
  3. Cf. P. G., t. LXXVI, col. 312, 372, 448.
  4. τόμος.