Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
[436]
JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



vous (autres), lavez-les bien, répandez dessus du fenugrec[1] et rangez-les comme il faut. » Quand cela fut fait, il sortit de la sacristie[2] ; il vit le lecteur[3] qui par crainte s’était retiré et s’était caché, et il dit : « Et celui-là, que fait-il ici ? Faites-le sortir d’ici. » Mais lui, tombant la face contre terre, dit : « Aie pitié de moi ! » Et le Seigneur lui dit : « Sors d’ici, je ne connais pas tes œuvres. » Et comme celui-ci demeurait prosterné et l’implorait, le Seigneur lui dit : « Repens-toi donc désormais, mets fin à ta négligence. » — Et celui-ci lui dit : « Si tes miséricordes m’aident, je ferai ce que je pourrai. »

Quand le Seigneur eut disparu, (le lecteur) demeura à partir de ce jour et dans la suite dans une stupeur et dans une tristesse qui ne finirent jamais et il poussait sans cesse des gémissements inénarrables. Quand vint le jour, les diacres de cette église et les habitants qui se trouvaient à proximité (de ce lieu) accoururent et, en voyant qu’il était si triste et qu’il se lamentait (si fort), ils lui en demandaient la cause, celui-ci en toute confiance[4] leur raconta la vision qu’il avait eue, et il confirma son récit en leur montrant les ornements sacrés ; ayant en effet ouvert les armoires, ils les trouvèrent brillant d’une lumière divine et comme couverts, au lieu de fenu-

  1. Plante odorante, ϰεράτιον ; ou caroube ?
  2. διαϰονιϰόν.
  3. ἀναγνώστης.
  4. παῤῥησία.