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VOYAGE PITTORESQUE

DANS LE BRÉSIL.

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PAYSAGES.


Le pays tel qu’il se présente à l’œil du voyageur, les caractères distinctifs que l’on aperçoit dès le premier aspect, les développements de ces particularités que le dessin ne saurait indiquer, enfin la détermination de divisions territoriales, que nous appellerons pittoresques, par opposition à celles de l’administration politique ; voilà tout ce que doit renfermer ce premier cahier.

Si nous recherchons les causes et les circonstances qui ont opéré ces divisions pittoresques, nous les retrouverons évidemment dans les variétés du climat et du sol. Ces variétés exercent en même temps une si grande influence sur les rapports politiques et statistiques de ces contrées, que leur connaissance facilitera beaucoup notre tâche, lorsque nous aurons à nous occuper plus spécialement de ces objets.

Dans ce coup de d’œil sur la disposition géographique du Brésil six divisions principales s’offrent à nos regards. Ce sont les régions du fleuve des Amazones, du Paraguay, du Parana, de la côte du sud, du San-Francisco, et enfin du Parahiba ou de la côte du nord. Les trois premières n’appartiennent pas au Brésil en entier, mais pour la plus grande partie ; elles reçoivent leurs limites de plusieurs chaînes de montagnes. Il est vrai que la région des Amazones forme plutôt l’une des principales divisions de l’Amérique méridionale et du versant oriental des Andes ; néanmoins la plus grande portion de cette région est comprise dans le Brésil. En ce sens, voici quelles sont ses frontières naturelles : au nord, une chaîne de montagnes qui, sous différens noms, s’étend de l’ouest à l’est, sépare ce territoire de celui de l’Orénoque, et sert en même temps de frontière au Brésil vers Colombie. Ces monts, appelés Serra-Parime, Serra-Paçarayna, Serra-Tumucumaque, envoient aux Amazones un grand nombre de rivières. La plus digne d’être citée est celle de Rio-Negro, qui, au moyen du Cassiquiare, joint l’Orénoque à la rivière des Amazones.