Page:Ruh - Meister Eckhart, 1985.djvu/5

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Le formidable cycle
est l’origine,
et son centre est immobile.

De ce centre la montagne
qu’il faut gravir sans agir,
avec lucidité !
Le chemin mène
dans un désert merveilleux,
si large, si libre,
qui sans limite s’étend.
Ce désert n’a
ni époque ni endroit,
il est sa propre cause.

Le désert si bon,
que nul pied n’a foulé,
les idées que l’on se fait
jamais n’y sont allées :
cela est, et nul ne sait ce que cela est.
c’est ici et c’est là
c’est loin et c’est proche,
c’est en bas et en haut,
tant bien que
ce n’est ni ceci ni cela.

Il est la lumière, il est manifeste,
il est si obscur,
Il est sans nom,
Il est inconnaissable,
libre de fin comme de début,
Il reste serein,
nu, sans habits.
Qui connait sa maison ?
Il vient là
nous dire quelle est sa forme.

Deviens tel un enfant
Deviens sourd, deviens aveugle !
Ton ego
doit devenir mort,