Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/132

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farce de votre oie de la Saint-Martin est agréable à ses narines et sacrés sont pour lui les rayons de l’été qui s’en va. Et, de façon ou d’autre, près et loin, les idoles chancellent devant lui, les dieux païens s’évanouissent, son Christ devient le Christ de tous les hommes, son

    ne sont pas davantage des « saints qui prêchent », ni « des sortes de saints à la saint Jean-Baptiste ». Ils « ne dépensent pas non plus un souffle en une exhortation désagréable ». Ils sont aussi aimables « pour le manant que pour le roi », aiment eux aussi « une honnête boisson ».

    D’abord, dans Carlyle, voyez Knox : « Ce que j’aime beaucoup en ce Knox, c’est qu’il avait une veine de drôlerie en lui. C’était un homme de cœur, honnête, fraternel, frère du grand, frère aussi du petit, sincère dans sa sympathie pour les deux ; il avait sa pipe de Bordeaux dans sa maison d’Édimbourg, c’était un homme joyeux et sociable. Ils errent grandement, ceux qui pensent que ce Knox était un fanatique sombre, spasmodique, criard. Pas du tout : c’était un des plus solides d’entre les hommes. Pratique, prudent, patient, etc. » De même Burns : « était habituellement gai de paroles, un compagnon d’infini enjouement, rire, sens et cœur. Ce n’est pas un homme lugubre ; il a les plus gracieuses expressions de courtoisie, les plus bruyants flots de gaieté, etc. » C’est encore Mahomet : « Mahomet sincère, sérieux, cependant aimable, cordial, sociable, enjoué même, un bon rire en lui avec tout cela. » Et de même Carlyle aime à parler du rire de Luther. (Carlyle, les Héros, traduction Izoulet, pages 237, 298, 299, 85, etc.)

    Et dans Georges Eliot, voyez M. Irwine dans Adam Bede, M. Gilfil dans les Scènes de la vie du Clergé, M. Farebrother dans Middlemarch, etc.

    « Je suis obligé de reconnaître que M. Gilfil ne demanda pas à Mme  Fripp pourquoi elle n’avait pas été à l’église et ne fit pas le moindre effort pour son édification spirituelle. Mais le jour suivant il lui envoya un gros morceau de lard, etc. Vous pouvez conclure de cela que ce vicaire ne brillait pas dans les fonctions spirituelles de sa place et, à la vérité, ce que je puis dire de mieux sur son compte, c’est qu’il s’appliquait à remplir ses fonctions avec célérité et laconisme. » Il oubliait d’enlever ses éperons avant de monter en chaire et ne faisait pour ainsi dire pas de sermons. Pourtant jamais vicaire ne fut aussi aimé de ses ouailles et n’eut sur elles une meilleure influence. « Les fermiers aimaient tout particulièrement la société de M. Gilfil, car non seulement il pouvait fumer sa pipe et assaisonner les détails des