capable de confirmer dans son esprit quelques-unes des insinuations fallacieuses et absolument absurdes de critiques hostiles, concernant mon inconsistance, mes vacillations, et ma facilité à être influencé par les changements de température dans mes principes ou dans mes opinions. Aussi je me propose dans ces esquisses historiques, pour le moins de me surveiller, et j’espère de me corriger en partie de ce travers de manquer à mes promesses, et, dût-il en coûter aux flux et reflux variés de mon humeur, de dire dans une certaine mesure en chaque chapitre ce que le lecteur a le droit de compter qui y sera dit.
40. J’ai abandonné dans mon chapitre ier après y avoir jeté un simple coup d’œil, l’histoire du vase de Soissons. On peut la trouver (et c’est bien à peu près la seule chose que l’on y puisse trouver concernant la vie ou le caractère individuel du premier Louis) dans toute histoire de France populaire à bon marché avec sa moralité populaire à bon marché imprimée à la suite. Si j’avais le temps de remonter à ses premières sources, peut-être prendrait-elle un autre aspect. Mais je vous la donne telle qu’on peut la trouver partout en vous demandant seulement d’examiner si — même lue ainsi — elle ne peut pas porter en elle une signification quelque peu différente.
41. L’histoire dit donc que, après la bataille de Soissons, dans le partage des dépouilles romaines ou gauloises, le roi revendiqua un vase d’argent d’un superbe travail pour — « lui », étais-je sur le point d’écrire, — et dans mon dernier chapitre, j’ai inexactement supposé qu’il le voulait pour son meilleur lui-même, sa reine. Mais il ne le voulait ni pour l’un ni pour l’autre, c’était pour le rendre à saint Rémi, afin qu’il pût rester