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vertu. Et il est charmant de voir comment, d’aussi bonne heure, la chevalerie féodale avait déjà sa vie liée à la noblesse de la femme.

Il n’y eut pas d’apparition à Tolbiac et la tradition n’a pas prétendu depuis qu’il y en ait eu. Le roi pria simplement le Dieu de Clotilde. Le matin de la bataille de Vérone, Théodoric visita la tente de sa mère et de sa sœur « et demanda que pour la fête la plus brillante de sa vie, elles le parassent des riches vêtements qu’elles avaient faits de leurs propres mains ».

55. Mais sur Clovis s’étendit encore une autre influence — plus grande que celle de sa reine. Lorsque son royaume atteignit la Loire, la bergère de Nanterre était déjà âgée ; — elle n’était ni une vierge porte-flambeau des batailles, comme Clotilde, ni un guide chevaleresque de délivrance comme Jeanne ; elle avait blanchi dans la douceur de la sagesse et était maintenant « pleine de plus en plus d’une lumière cristalline ». Le père de Clovis l’avait connue ; lui-même en avait fait son amie, et quand il quitta Paris pour la plaine de Poitiers, il fit le vœu que, s’il était victorieux, il bâtirait une église chrétienne sur les collines de la Seine. Il revint victorieux et, avec sainte Geneviève à son côté, s’arrêta sur l’emplacement des ruines des Thermes Romains, juste au-dessus de l’« Ile » de Paris, pour accomplir son vœu : et pour déterminer les limites des fondations de la première église métropolitaine de la Chrétienté franque[1].

Le roi donne le branle à sa hache de guerre et la

  1. La basilique de Saint-Pierre et Saint-Paul. Voir l’abbé Vidieu, Sainte Geneviève, patronne de Paris. — (Note du Traducteur.)