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6. Enflammé par l’enthousiasme de M. Fox, Sir Edward qui, à cette exception près, se fait rarement remarquer par sa fougue, nous dit alors « que notre home insulaire est la demeure favorite de la liberté, de la domination et de la gloire ».

Il ne se donne pas à lui-même ni à ses lecteurs l’ennui de se demander combien de temps les nations assujetties par le peuple libre que nous sommes et de l’opprobre desquelles est faite notre gloire, pourront trouver leur satisfaction dans cet arrangement du globe et de ses affaires ; ou même si dès à présent la méthode qu’il emploie dans le tracé des cartes, ne peut pas suffir à les convaincre de la situation avilisante qu’elles y occupent.

Car la carte, étant dessinée d’après le système de projection de Mercator, se trouve représenter les possessions britanniques en Amérique comme ayant deux fois la dimension des États-Unis et comme considérablement plus grandes que toute l’Amérique du Sud ensemble, tandis que le cramoisi éclatant dont toute notre propriété foncière est teinte ne peut que graver profondément dans l’esprit de l’innocent lecteur l’impression d’un flux universel de liberté et de gloire s’élançant à travers tous ces champs et de tous ces espaces.

Aussi est-il peu probable qu’il aille chicaner sur des résultats aussi merveilleux et chercher à s’instruire sur la nature et le degré de perfection du gouvernement que nous exerçons dans tel lieu ou dans tel autre, par exemple en Irlande, aux Hébrides ou au Cap.

7. Dans le chapitre qui termine le premier volume des Lois de Fiesole, j’ai posé les principes mathématiques du tracé exact des cartes, — principes que pour beaucoup de raisons il est bon que mes jeunes lecteurs