sur l’influence qu’elle a exercée sur la théologie archaïque de la Grèce. Mais cette influence, si influence il y eut, consista seulement à en ébaucher la forme et non à lui donner des rites ; de sorte que dans aucun cas et pour aucun pays, l’Égypte ne fut la mère de la superstition : tandis que sans discussion possible, elle fut pour tous les peuples, et pour toujours, la mère de la géométrie, de l’astronomie, de l’architecture et de la chevalerie. Elle fut pour les éléments matériels et techniques maîtresse de littérature, enseignant à des auteurs qui auparavant, ne pouvaient qu’écorcher, la cire et le bois, à fabriquer le papier et à graver le porphyre. Elle fut la première à exposer la loi du Jugement du Péché après la Mort. Elle fut l’Éducatrice de Moïse ; et l’Hôtesse du Christ.
éternelles, il n’y a pas pour lui d’anciens et de modernes et il peut parler d’Hérodote comme il ferait d’un contemporain. Comme les anciens n’ont de prix pour lui que dans la mesure où ils sont « actuels », peuvent servir d’illustration à nos méditations quotidiennes, il ne les traite pas du tout en anciens. Mais aussi toutes leurs paroles ne subissant pas le déchet du recul, n’étant plus considérées comme relatives à une époque, ont une plus grande importance pour lui, gardent en quelque sorte la valeur scientifique qu’elles purent avoir, mais que le temps leur avait fait perdre. De la façon dont Horace parle à la Fontaine de Bandusie, Ruskin déduit qu’il était pieux, « à la façon de Milton ». Et déjà à onze ans, apprenant les odes d’Anacréon pour son plaisir, il y apprit « avec certitude, ce qui me fut très utile dans mes études ultérieures sur l’art grec, que les Grecs aimaient les colombes, les hirondelles et les roses tout aussi tendrement que moi » (Præterita, § 81). Évidemment pour un Emerson la « culture » a la même valeur. Mais sans même nous arrêter aux différences qui sont profondes, notons d’abord, pour bien insister sur les traits particuliers de la physionomie de Ruskin, que la science et l’art n’étant pas distincts à ses yeux (Voir l’Introduction, p. 51-57) il parle des anciens comme savants avec la même révérence que des anciens comme artistes. Il invoque le 104e psaume quand il s’agira de découvertes d’his-