Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Dieu, à la Communion du Saint-Esprit[1]. Dans la mesure où chaque chrétien reçoit ou refuse les dons multiples exprimés par cette bénédiction générale, il entre dans l’héritage des Saints ou en est rejeté. Dans la mesure exacte où il renie le Christ, courrouce le Père et chagrine le Saint-Esprit, il perd l’inspiration et la sainteté ; et dans la mesure où il croit au Christ, obéit au Père, et se soumet à l’Esprit, il devient inspiré dans le sentiment, dans l’action, dans la parole, dans la réception de la parole, selon les capacités de sa nature. Il ne sera pas doué d’aptitudes plus hautes, ni appelé à une fonction nouvelle, mais rendu capable d’user des facultés naturelles qui lui ont été accordées, là où il le faut, pour la fin la meilleure. Un enfant est inspiré comme un enfant, et une jeune fille comme une jeune fille ; les faibles dans leur faiblesse même, et les sages seulement à leur heure. Ceci est pour l’Église, et telle qu’on peut la dégager avec certitude, la théorie de l’inspiration chez tous ses vrais membres ; sa vérité ne peut être reconnue qu’en la mettant à l’épreuve, mais je crois qu’il n’y a pas souvenir d’un homme qui l’ait éprouvée et déclarée, vaine[2].

  1. « Tous les dimanches, si ce n’est plus souvent, le plus grand nombre des personnes bien pensantes en Angleterre reçoit avec reconnaissance, de ses maîtres, une bénédiction ainsi formulée : « La grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous. » Maintenant je ne sais pas quel sens est attribué dans l’esprit public anglais à ces expressions. Mais ce que j’ai à vous dire positivement est que les trois choses existent d’une façon réelle et actuelle, peuvent être connues de vous, si vous avez envie de les connaître, et possédées si vous avez envie de les posséder. »

    Suit le commentaire de ces trois mots (Lectures on Art, iv, § 125). — (Note du Traducteur.)

  2. Voyez le dernier paragraphe de la page 45 de l’Autel des Esclaves. Chose curieuse, au moment où je revois cette page