dans tous les pays, et les lois de la vie et de l’esprit qui dépendent de son acceptation, de son refus et de sa distribution.
tude le sens des expressions qu’il emploie. Cependant cette même idée, étant de Ruskin, devait se retrouver dans Ruskin. Nous ne pensons pas une idée une seule fois. Nous aimons une idée pendant un certain temps, nous lui revenons quelquefois, fût-ce pour l’abandonner à tout jamais ensuite. Si vous avez rencontré avec une personne l’homme le plus changeant je ne dis même pas dans ses amitiés, mais dans ses relations, nul doute que pendant l’année qui suit cette rencontre si vous étiez le concierge de cet homme vous verriez entrer chez lui l’ami ou une lettre de l’ami que vous avez rencontré ou si vous étiez sa mémoire vous verriez passer l’image de son ami éphémère. Aussi faut-il faire avec un esprit, si l’on veut revoir une de ses idées, ne fût-elle pour lui qu’une idée passagère et un temps seulement préférée, comme font les pêcheurs : placer un filet attentif, d’un endroit à un autre (d’une époque à une autre) de sa production, fût-elle incessamment renouvelés. Si le filet a des mailles assez serrées et assez fines, il serait bien surprenant que vous n’arrêtiez pas au passage une de ces belles créatures que nous appelons Idées, qui se plaisent dans les eaux d’une pensée, y naissait par une génération qui semble en quelque sorte spontanée et où ceux qui aiment à se promener au bord des esprits sont bien certains de les apercevoir un jour, s’ils ont seulement un peu de patience et un peu d’amour. En lisant l’autre jour dans Verona and other Lectures, le chapitre intitulé : « The Story of Arachné », arrivé à un passage (§§ 25 et 26) sur la cuisine, science capitale, et fondement du bonheur des états, je fus frappé par la phrase qui le termine. « Vous riez en m’entendant parler ainsi et je suis content que vous riiez à condition que vous compreniez seulement que moi je ne ris pas, et de quelle façon réfléchie, entière et grave, je vous déclare que je crois nécessaires à la prospérité de cette nation et de toute autre : premièrement une soigneuse purification et une affectueuse distribution de la nourriture, de façon que vous puissiez, non pas seulement le dimanche, mais après le labeur quotidien, qui, s’il est bien compris, est un perpétuel service divin de chaque jour — de façon, dis-je, à ce que vous puissiez manger des viandes grasses et boire des liqueurs douces, et envoyer des portions à ceux pour qui rien n’est préparé. » (Cette dernière phrase est de Néhémie, viii, 10.) Je trouverai peut-être quelque jour un commentaire précis des mots « acceptance » et