ceur guérissante de l’esprit de vie. Je l’appelle une légende seulement. Qu’Héraklès ait jamais tué ou saint Jérôme jamais chéri la créature sauvage ou blessée, est sans importance pour nous. Mais la légende de saint Jérôme reprend la prophétie du millénium et prédit avec la Sibylle de Cumes, et avec Isaïe, un jour où la crainte de l’homme cessera d’être chez les créatures inférieures de la haine, et s’étendra sur elles comme une bénédiction, où il ne sera plus fait de mal ni de destruction d’aucune sorte dans toute l’étendue de la montagne sainte et où la paix de la terre sera délivrée de sort présent chagrin, comme le présent et glorieux univers animé est sorti du désert naissant, dont les profondeurs étaient le séjour des dragons et les montagnes des dômes de feu. Ce jour-là aucun homme ne le connaît, mais le royaume de Dieu est déjà venu pour ceux qui ont arraché de leur propre cœur ce qui était rampant et de nature inférieure et ont appris à chérir ce qui est charmant et humain dans les enfants errants des nuages et des champs[1]. »
Et peut-être maintenant voudrez-vous bien suivre le résumé que je vais essayer de vous donner, d’après Ruskin, de la Bible écrite au porche occidental d’Amiens.
Au milieu est la statue du Christ qui est non au sens figuré, mais au sens propre, la pierre angulaire de l’édifice. À sa gauche (c’est-à-dire à droite pour nous qui en regardant le porche faisons face au Christ, mais nous emploierons les mots gauche et droite par rapport à la statue du Christ) six apôtres : près de lui
- ↑ The Bible of Amiens, III, § 50, 51, 52, 53, 54 (daté d’Avallon, 28 août 1882).