Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/38

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Sous saint Pierre est le Courage avec un léopard sur son écusson ; au-dessous du Courage la Poltronnerie est figurée par un homme qui, effrayé par un animal laisse tomber son épée, tandis qu’un oiseau continue de chanter : « Le poltron n’a pas le courage d’une grive. » Sous saint André est la Patience dont l’écusson porte un bœuf (ne reculant jamais).

Au-dessous de la Patience, la Colère ; une femme poignardant un homme avec une épée (la Colère, vice essentiellement féminin qui n’a aucun rapport avec l’indignation). Sous saint Jacques, la Douceur dont l’écusson porte un agneau, et la Grossièreté : une femme donnant un coup de pied par-dessus échanson, « les formes de la plus grande grossièreté française étant dans les gestes du cancan ».

Sous saint Jean, l’Amour, l’Amour divin, non l’amour humain : « Moi en eux et toi en moi. » Son écusson supporte un arbre avec des branches greffées dans un tronc abattu. « Dans ces jours-là le Messie sera abattu, mais pas pour lui-même. » Au-dessous de l’Amour, la Discorde : un homme et une femme qui se querellent ; elle a laissé tomber sa quenouille. Sous saint Mathieu, l’Obéissance. Sur son écusson, un chameau : « Aujourd’hui c’est la bête la plus désobéissante et la plus insupportable, dit Ruskin ; mais le sculpteur du Nord connaissait peu son caractère. Comme elle passe malgré tout sa vie dans les services les plus pénibles, je pense qu’il l’a choisie comme symbole de l’obéissance passive qui n’éprouve ni joie ni sympathie comme en ressent le cheval, et qui, d’autre part, n’est pas capable de faire du mal comme le bœuf. Il est vrai que sa morsure est assez dangereuse, mais à Amiens, il est fort probable que cela n’était pas connu,